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Histoire de l'Église
CHAPITRE XVII.
Générosité singulière de plusieurs Confesseurs.
QUELQUES-uns de ceux auxquels Julien avait distribué de la sorte ces présents si dangereux,, et si funeste, s'étant trouvés depuis à table ensemble, il y en eut un qui ayant le verre à la main, fit dessus le signe de la Croix, avant que de le porter à sa bouche. Un autre l'ayant repris de cette action et lui ayant dit qu'elle était contraire à ce qu'il avait fait un peu auparavant, il lui demanda ce qu'il avait fait qui y fût contraire. L'autre lui ayant répondu qu'il avait présenté de l'encens aux Dieux, et renoncé à sa Religion et que cela était contraire au signe de la Croix, qu'il venait de faire, plusieurs de ceux qui étaient à table se levèrent en criant, en déplorant leur malheur, en s'arrachant les cheveux, et coururent dans les places publiques, et protestèrent qu'ils étaient trompés, qu'ils avaient été trompés par les détestables artifices de l'Empereur, qu'ils détestaient leur action, qu'ils en avaient un très sérieux et très sincère repentir. Ils coururent de la sorte jusques au Palais, où. ils déclamèrent contre les fourberies du Tyran, et demandèrent à être brûlées vifs, et à expier par le feu, le crime qu'ils avaient commis par le feu. Ces discours, et d'autres semblables excitèrent si fort la colère du Tyran, qu'il commanda qu'on leur tranchât la tête. Comme on les conduisait hors de la ville, le peuple les suivait en foule, admirant 195 la grandeur de leur courage, et la générosité qu'ils avaient eue de défendre publiquement leur Religion. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu du supplice, le plus âgé pria les bourreaux d'exécuter le plus jeune le premier, de peur que la mort de ses compagnons n'ébranlât sa confiance. Le plus jeune s'étant déjà mis à genoux, et l'exécuteur ayant tiré son épée pour lui couper la tête, on apporta leur grâce, et on cria de loin, qu'on ne les fît point mourir. Le plus jeune qui se nommait Romain, étant fâché de recevoir cette grâce, dit en colère : Romain n'était pas digne d'être martyr de Jésus-Christ. Ce ne fut aussi que par la plus maligne de toutes les jalousies, que Julien les garantit de la mort, et parce qu'il leur enviait la gloire du martyre. Il ne permit plus néanmoins qu'ils demeurassent dans des villes, mais les relégua aux extrémités de l'Empire.
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The Ecclesiastical History of Theodoret (CCEL)
Chapter I. Of the reign and piety of Jovianus
After Julian was slain the generals and prefects met in council and deliberated who ought to succeed to the imperial power and effect both the salvation of the army in the campaign, and the recovery of the fortunes of Rome, now, by the rashness of the deceased Emperor, placed to use the common saying, on the razor edge of peril. 1 But while the chiefs were in deliberation the troops met together and demanded Jovianus for emperor, though he was neither a general nor in the next highest rank; a man however remarkably distinguished, and for many reasons well known. His stature was great; his soul lofty. In war, and in grave struggles it was his wont to be first. Against impiety he delivered himself courageously with no fear of the tyrant’s power, but with a zeal that ranked him among the martyrs of Christ. So the generals accepted the unanimous vote of the soldiers as a divine election. The brave man was led forward and placed upon a raised platform hastily constructed. The host saluted him with the imperial titles, calling him Augustus and Cæsar. With his usual bluntness, and fearless alike in the presence of the commanding officers and in view of the recent apostasy of the troops, Jovianus admirably said “I am a Christian. I cannot govern men like these. I cannot command Julian’s army trained as it is in vicious discipline. Men like these, stripped of the covering of the providence of God, will fall an easy and ridiculous prey to the foe.” On hearing this the troops shouted with one voice, “Hesitate not, O emperor; think it not a vile thing to command us. You shall reign over Christians P. 108 nurtured in the training of truth; our veterans were taught in the school of Constantine himself; younger men among us were taught by Constantius. This dead man’s empire lasted but a few years, all too few to stamp its brand even on those whom it deceived.” 2
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The common proverbial saying, from Homer downwards; ἐπὶ ξυροῦ ἱσταται ἀκμῆς ὅλεθρος ηὲ βιῶναι. Il. 10. 173. ↩
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Jovianus, son of Count Varronianus of Singidunum (Belgrade), was born in 330 or 331 and reigned from June 363 to February 364. His hasty acceptance by a part of the army may have been due to the mistake of the sound of “Jovianus Augustus” for that of “Julianus Augustus” and a belief that Julian survived. “Gentilitate enim prope perciti nominis, quod una littera discernebat, Julianum recreatum arbitrati sunt deduci magnis favoribus, ut solebat.” Amm. xxv. v. 6. “Jovian was a brilliant colonel of the guards. In all the army there was not a goodlier person than he. Julian’s purple was too small for his gigantic limbs. But that stately form was animated by a spirit of cowardly selfishness. Jovian was also a decided Christian,” but “even the heathen soldiers condemned his low amours and vulgar tippling.” Gwatkin, “Arian Controversy,” 119. ↩