§ 1.
Mais poursuivons. Puisque nous avons fait allusion à la communion, il serait sacrilège de passer outre et de célébrer avant elle quelque autre fonction de la hiérarchie. Elle constitue, en effet, selon notre illustre précepteur, le sacrement des sacrements. Après avoir exposé, grâce à la science divine que nous dispensent Ecriture et hiérarchie, les saintes allégories qui la concernent, il nous faudra donc nous élever sous l'inspiration de l'Esprit théarchique jusqu'à la sainte contemplation de ce qu'elle est en vérité.
Tout d'abord initions-nous pieusement au privilège de ce sacrement qui se voit attribué de préférence à tous les autres un caractère commun à tous les sacrements hiérarchiques, puisqu'on l'appelle tout simple ment communion, et que toute opération sacramentelle consiste bien à unifier en les déifiant nos vies dispersées, à rassembler dans la conformité divine tout ce qui en nous est divisé, à nous faire entrer ainsi en communion et en union avec l'Un. Mais nous disons que la participation aux autres symboles de la hiérarchie n'est complètement achevée que grâce aux dons théarchiques et perfectionnants de celui-là. Car il est à peu près impossible que se célèbre aucun des sacrements hiérarchiques sans que la très divine action de grâces, au point capital de chaque rite, réalise par sa divine opération l'unification spirituelle de celui qui reçoit le sacrement, sans qu'elle lui dis pense de la part de Dieu ses mystérieux pouvoirs de perfectionnement, sans qu'elle achève ainsi de le faire entrer dans la communion divine. Chacun des sacrements de la hiérarchie est imparfait en ce sens qu'il ne parachève pas notre communion avec l'Un; demeurant lui-même imparfait, il ne saurait entièrement nous parfaire. La fin pourtant de tous les sacrements et leur élément capital consistent toujours à faire participer celui qui les reçoit aux mystères de la Théarchie. Aussi la science sacerdotale a bien fait d'attribuer à la communion un nom qui signifie en toute vérité l'essence même de son opération.
Il en est de même pour le saint sacrement qui pro duit en nous la naissance de Dieu: puisqu'il est le premier introducteur de la lumière et le principe de toute illumination divine, nous avons raison de le célébrer d'après son opération propre sous le nom d'illumination. Car bien qu'il appartienne en commun à toutes les opérations hiérarchiques de transmettre aux fidèles la lumière divine, c'est bien ce sacrement qui le premier m'a ouvert les yeux et c'est sa lumière originelle qui m'a permis de contempler la lumière que répandent les autres sacrements.
Ces points établis, élevons nos âmes et considérons hiérarchiquement, d'abord le rituel du plus saint des sacrements, ensuite la contemplation [qui correspond à ce rituel].