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Œuvres Tertullien (160-220) Adversus Hermogenem

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Contre Hermogène

XII.

Eh bien! d'accord: la Matière est mauvaise, et très-mauvaise par nature conséquemment, de même que Dieu est bon et très-bon, aussi en vertu de sa nature. Il faut nécessairement que la nature demeure fixe et déterminée, aussi constamment attachée au mal dans la Matière, qu'inébranlable et immuable dans le bien, chez Dieu. En effet, si la nature pouvait dans la Matière passer du mal au bien, il s'ensuivrait que dans Dieu elle peut passer du bien au mal.

---- Mais si la nature n'admet pas de changement, me dira-t-on, « les pierres ne pourront donc susciter des enfants à Abraham; les races de vipères produire des fruits de pénitence, ni les enfants de la colère devenir les enfants de la paix? »

---- C'est sans fondement que tu allègues ces exemples, ô homme! car des choses qui ont eu un commencement, telles que des pierres, des vipères et des hommes, n'ont rien de commun avec la question de la Matière qui est incréée. Par là même que leur nature a eu un commencement, elle peut avoir une fin. Mais n'oublie pas que la Matière a été une fois pour toutes reconnue éternelle, puisqu'elle n'a ni auteur ni commencement, et que, par conséquent, il faut regarder sa nature comme immuable et incorruptible, d'après le principe que nous oppose Hermogène lui-même, lorsqu'il nie que Dieu ait rien pu produire de lui-même, parce que l'Etre éternel ne change pas, tandis qu'il perdrait ce qu'il est en devenant par le changement ce qu'il n'était pas, s'il n'était pas éternel. Quant au Seigneur éternel, il ne peut être autre chose que ce qu'il est toujours. Eh bien! je le réfuterai par sa propre déclaration. Je puis attaquer la Matière au même titre, puisque voilà que Dieu tire des choses bonnes et très-bonnes d'une Matière mauvaise et même très-mauvaise: « Et Dieu vit qu'elles étaient bonnes, et Dieu les bénit, » parce qu'elles étaient très-bonnes, apparemment, et non parce qu'elles étaient mauvaises et. très-mauvaises. La Matière a donc subi une transformation, et s'il en est ainsi, elle a perdu l'essence fondamentale de l'éternité; en un mot, sans sa forme, elle est anéantie. Mais l'éternité ne peut se perdre, parce que, si elle n'est pas inamissible, l'éternité n'est pas. Elle n'a donc pu subir aucune transformation, parce que si l'éternité existe, l'éternité ne peut changer.

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Adversus Hermogenem

XII.

[1] Age nunc malam ac pessimam credamus esse materiam, utique natura, sicut deum bonum et optimum credimus, proinde natura. Porro naturam certam et fixam haberi oportebit, tam in malo perseuerantem apud materiam quam et in bono apud deum, inconuertibilem et indemutabilem scilicet, qua, si demutabitur natura in materia de malo in bonum, demutari poterit et in deo de bono [non] in malum. [2] Hoc loco dicet aliquis: 'Ergo de lapidibus filii Abrahae non suscitabuntur et genimina uiperarum non faciet paenitentiae fructum et filii irae non fient filii pacis, si natura mutabilis non erit?' Temere ad ista exempla respicies, o homo. Non enim competunt ad causam materiae, quae innata est, ea quae nata sunt, lapides et uiperae et homines; horum enim natura habendo institutionem habere poterit et cessationem. [3] Materiam uero tene semel aeternam determinatam ut infectam, ut innatam et ideo indemutabilis et incorruptibilis naturae credendam, ex ipsius etiam sententia Hermogenis quam opponit, cum deum negat ex semetipso facere potuisse, quia non demutetur quod sit aeternum, amissurum scilicet quod fuerat, dum fit ex demutatione quod non erat, si non esset aeternum; dominum uero aeternum aliud esse non posse quam quod est semper. [4] Hac et ego definitione merito illum repercutiam. Materiam aeque reprehendo, cum ex illa mala, pessima etiam, bona atque optima a deo fiunt: Et uidit deus quia bona, et benedixit ea deus, utique quasi optima, non certe quasi mala ac pessima. Demutationem igitur admisit materia, et si ita est, statum aeternitatis amisit; mortua est denique sua forma. Sed aeternitas amitti non potest, quia nisi amitti non possit, aeternitas non est. Ergo nec demutationem potuit admisisse, quia si aeternitas est, demutari nullo modo potest.

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