Edition
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De carne Christi
XV
[1] Licuit et Valentino ex privilegio haeretico carnem Christi spiritalem comminisci. quidvis eam fmgere potuit quisquis humanam credere noluit, quando, quod ad omnes dictum sit, si humana non fuit nec ex homine non video ex qua substantia ipse Christus et hominem se et filium hominis pronuntiarit: Nunc autem vultis occidere hominem veritatem ad vos locutum: et, Dominus est sabbati filius hominis. de ipso enim Esaias, Homo in plaga et sciens ferre imbecillitatem: et Hieremias, Et homo est et quis cognovit illum? et Daniel, Et ecce super nubes tanquam filius hominis: etiam. Paulus apostolus, Mediator dei et hominum homo Christus Iesus: item Petrus in actis apostolorum, Iesum Nazarenum virum vobis a deo destinatum, utique hominem. [2] haec sola sufficere vice praescriptionis debuerunt ad testimonium carnis humanae et ex homine sumptae et non spiritalis sicut nec animalis nec sidereae nec imaginariae, si sine studio et artificio contentionis haereses esse potuissent. [3] nam, ut penes quendam ex Valentini factiuncula legi, primo non putant terrenamet humanam Christo substantiam informatam ne deterior angelis dominus deprehendatur qui non terrenae carnis extiterunt, dehinc quod oporteret similem nostrae carnem similiter nasci, non de spiritu nec de deo, sed ex viri voluntate. 'Et cur, Non de corruptela sed de incorruptela? et quare non, sicut et illa resurrexit et in caelo resumpta est, ita et nostra par eius statim adsumitur? aut cur illa par nostrae non aeque in terram dissoluta est?' [4] talia et ethnici volutabant: 'Ergo dei filius in tantum humilitatis exhaustus?' et, 'Si resurrexit in exemplum spei nostrae cur nihil tale de nobis probatum est?' merito ethnici talia: sed merito et haeretici. numquid enim inter illos distat nisi quod ethnici non credendo credunt at haeretici credendo non credunt? [5] legunt denique, Minorasti eum modico citra angelos, et negant inferiorem substantiam Christi nec hominem se sed vermem pronuntiantis, qui nec formam habuit nec speciem, sed forma eius ignobilis, defecta citra omnes homines, homo in plaga et sciens ferre imbecillitatem. [6] agnoscunt hominem deo mixtum, et negant hominem: mortuum credunt, et quod est mortuum ex incorruptela natum esse contendunt, quasi corruptela aliud sit a morte. 'Sed et nostra caro statim resurgere debebat.' exspecta: nondum inimicos suos Christus oppressit, ut cum amicis de inimicis triumphet.
Traduction
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De la chair de Jesus-Christ
XV.
Valentin, par le privilège de l'hérésie, a eu le droit de supposer dans le Christ une chair spirituelle. Quiconque a refusé de croire cette chair semblable à celle de l'homme, a pu se la figurer telle qu'il l'a voulu; |417 puisque si sa chair n'est point humaine, si elle ne provient pas de l'homme (ce raisonnement s'adresse à tous les sectaires), je ne vois pas de quelle substance le Christ a entendu parler, quand il s'est déclaré homme et fils de l'homme. « Maintenant, dit-il, vous voulez immoler le Fils de l'homme parce qu'il vous dit la vérité. » ---- Le Fils de l'homme est le maître du sabbat. C'est de lui qu'Isaïe a dit: « Homme de douleurs et sachant supporter les infirmités. » Et Jérémie: « Il est homme, qui pourrait le reconnaître? » Et Daniel: « Voici sur les nuées comme le Fils de l'homme. » Même langage de la part de l'apôtre Paul: « Jésus-Christ fait homme est le médiateur entre Dieu et les hommes. » Enfin, Pierre a dit aux Actes des apôtres: « Jésus de Nazareth, celui que Dieu vous a envoyé, et qui était homme par conséquent. »
Ces témoignages pourraient suffire, à titre de prescription, pour démontrer que la chair de Jésus-Christ était humaine et empruntée à l'homme, mais non spirituelle, semblable à l'âme, céleste, ou fantastique, si l'hérésie pouvait se dépouiller de son amour pour la dispute et des ruses qu'elle y apporte. Car, comme je l'ai lu dans quelque écrivain de la secte de Valentin, ils ne veulent pas d'abord que le Christ ait pris une substance humaine et terrestre, de peur que le Seigneur ne soit reconnu par là inférieur aux anges, qui n'ont pas eu de chair terrestre. Ensuite il faudrait, selon eux, que cette chair semblable à la nôtre, naquît comme la nôtre, « non pas de l'Esprit, ni de Dieu, mais de la volonté de l'homme. » Pourquoi est-elle née de l'incorruptibilité plutôt que de la corruption? Pourquoi, de même que cette chair ressuscite et monte au ciel, la nôtre, qui lui est semblable, n'y retourne-t-elle pas incontinent comme elle? Ou pourquoi cette chair, semblable à la nôtre, ne se dissout-elle pas comme la nôtre dans la terre? Discours de païens, répondrons-nous! Le Fils de Dieu s'est-il si profondément anéanti? Et s'il est ressuscité pour servir de gage à notre espérance, pourquoi |418 ne ressuscitons-nous pas de même? Langage qui n'étonne pas de la part des Gentils, mais qui n'étonne pas davantage de la part des hérétiques. En effet, quelle différence y a-t-il entre eux, sinon que les païens croient en ne croyant pas, mais que les hérétiques ne croient pas en croyant?
Enfin, ils lisent: «Vous l'avez abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges. » Us ne laissent pas de nier toutefois la substance inférieure du Christ, même lorsqu'il déclare qu'il « n'est pas même un homme, mais un ver de terre, » lui qui n'a eu ni éclat ni beauté, mais dont l'extérieur était sans gloire et méprisé parmi les hommes, homme de douleur, sachant supporter les infirmités. » Ils reconnaissent l'homme mêlé au Dieu, et ils nient l'homme! Ils croient qu'il est mort, et ce qui est mort, ils le soutiennent né de l'incorruptibilité, comme si la corruption était autre chose que la mort! ----Mais notre chair devrait ressusciter immédiatement. Attendez. Le Christ n'a pas encore vaincu ses ennemis pour triompher de ses ennemis avec ses amis.