Traduction
Masquer
La règle de Saint Benoît
CHAPITRE XXVIII. DE CEUX QUI, EN DEPIT DE CORRECTIONS MULTIPLIEES, REFUSENT DE S'AMENDER
Si un frère, souvent repris pour quelque faute et même frappé d'excommunication refuse de s'amender, on lui infligera une correction plus sévère, et on en veillera à lui appliquer le châtiment du fouet. Il se peut qu'il ne se rende pas encore, ou même, hélas ! qu'emporté par l'orgueil, il tente de justifier sa conduite. Alors, l'abbé agira une fois de plus en sage médecin : après les fomentations calmantes, le baume des exhortations, les médicaments des divines Ecritures, après un suprême recours au cautère de l'excommunication, et la scarification des verges. Si pour finir il constate que toute son industrie ne prévaut nullement sur le mal, qu'il emploie un dernier remède, plus efficace que tout autre, son intercession personnelle et celle de tous les frères, afin que le Seigneur, à qui tout est possible, rende la santé à ce frère malade. Si cependant cette dernière tentative n'amène pas la guérison, alors, mais alors seulement, l'abbé se servira du fer tranchant et l'expulsera, comme dit l'Apôtre : "Chassez ce pervers du milieu de vous ; " ou encore : " Si l'infidèle veut s'en aller, qu'il parte, " de peur qu'une brebis infectée ne contamine, à elle seule, le troupeau tout entier.
Edition
Masquer
Regula Benedicti
Caput XXVIII. De iis, qui saepius correcti non emendantur
[1] Si quis frater frequenter correptus pro qualibet culpa, si etiam excommunicatus non emendaverit, acrior ei accedat correptio, id est ut verberum vindicta in eum procedant. [2] Quod si nec ita correxerit, aut forte - quod absit - in superbia elatus etiam defendere voluerit opera sua, tunc abbas faciat quod sapiens medicus: [3] si exhibuit fomenta, si unguenta adhortationum, si medicamina scripturarum divinarum, si ad ultimum ustionem excommunicationis vel plagarum virgae, [4] et iam si viderit nihil suam praevalere industriam, adhibeat etiam - quod maius est - suam et omnium fratrum pro eo orationem, [5] ut Dominus qui omnia potest operetur salutem circa infirmum fratrem. [6] Quod si nec isto modo sanatus fuerit, tunc iam utatur abbas ferro abscisionis, ut ait Apostolus: «Auferte malum ex vobis,» [7] et iterum: «Infidelis, si discedit, discedat,» [8] ne una ovis morbida omnem gregem contagiet.