XXIV.
Nous en avons une preuve dans les offrandes d’Abel et de Caïn. Dieu considérait leurs coeurs et non leurs présents le présent ne lui plaisait plus autant que le voeur lui était agréable. Abel, homme juste et pacifique, offre à Dieu des sacrifices innocents ; il nous apprend que nous devons approcher de l’autel avec la crainte de Dieu, avec un coeur simple, avec l’esprit de sainteté, de paix et de concorde. C’est à juste titre, qu’offrant à Dieu de pareils sacrifices, il est devenu lui-même victime. Le premier, il a suivi la route du martyre et il a dignement figuré la Passion de Jésus-Christ, lui qui avait conservé la justice et la paix du Seigneur. Voilà les hommes que Dieu couronnera au jour du jugement et qu’il réclamera pour les siens.
Mais l’homme animé de l’esprit de discorde et de haine, fût-il mis à mort pour le nom de Jésus-Christ, saint Paul nous assure qu’il ne pourrait expier son crime; car il est écrit :
Celui qui hait son frère est un homicide; or, un homicide ne peut ni arriver au royaume du ciel ni vivre en Dieu (I Joan., III). Peut-il (223) être avec le Christ, celui qui a préféré imiter Judas que le Christ? Quelle tache, mes frères, que celle que le baptême du sang ne peut laver! Quel crime que celui qui ne peut être expié par le martyre!