XI.
Pour mieux vous faire comprendre, mes frères bien-aimés, les avantages et la nécessité de la patience, je vous rappellerai (367) la sentence qui, dès l’origine du monde, fut portée contre Adam, devenu prévaricateur. Nous verrons par là combien nous devons être patients, nous qui naissons pour être en butte à tant d’épreuves et de combats. Parce que tu as écouté la voix de ton épouse, lui dit le Seigneur, et que tu as mangé du fruit de l’arbre auquel je t’avais défendu de toucher, la terre que tu cultiveras sera maudite. Tu recueilleras ses fruits, tous les jours de ta vie, avec tristesse et gémissements. Elle te produira des ronces et des épines. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été tiré; car tu es poussière et tu retourneras en poussière (Gen., III). Tous, nous subissons le poids de cette sentence, jusqu’à ce que, vainqueurs de la mort, nous quittions cette vie. Toute notre existence doit s’écouler dans la tristesse et les gémissements. Notre. pain devient le prix de nos travaux et de nos sueurs.
