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Œuvres Jean Cassien (360-435) Collationes patrum

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Conférences de Cassien sur la perfection religieuse

6.

Pour vous montrer plus clairement que souvent ces souillures viennent de l'artifice du démon , nous connaissons un frère qui avait obtenu , par sa vigilance et son humilité, une grande pureté de coeur et de corps, mais dont l'imagination était troublée, la nuit, toutes les fois qu'il se préparait à recevoir la sainte Communion, le dimanche. Après s'être éloigné longtemps de l'autel , il voulut cependant consulter ses supérieurs dans l'espoir de trouver auprès d'eux un bon conseil et un remède à sa douleur. Ces médecins de l'âme examinèrent d'abord si le mal ne venait pas d'une trop grande abondance de nourriture; mais ils reconnurent que ce ne pouvait être la cause de ce dont se plaignait le solitaire, puisqu'ils savaient quelle était son abstinence, surtout à l'approche des grandes fêtes, où il était le plus éprouvé. Ils recherchèrent alors si le trouble de son imagination ne venait pas de la faute de l'âme; car les hommes les plus austères , les plus épuisés par le jeûne , sont exposés à ces illusions, lorsqu'ils s'enorgueillissent de leur pureté corporelle et qu'ils attribuent à leurs efforts la chasteté qui est un don de Dieu. Ils lui demandèrent donc s'il croyait pouvoir par lui-même acquérir cette vertu. Cette pensée impie l'indigna, et il déclara humblement que s'il se conservait pur, les autres jours, ce ne pouvait être que par le secours de la grâce divine.

Les supérieurs reconnurent alors un artifice du démon dans ces accidents; et puisqu'on ne pouvait les attribuer ni à l'âme, ni au corps, ils conseillèrent au religieux de s'approcher sans crainte, de la sainte Table , de peur qu'en s'obstinant à en rester éloigné, il ne tombât dans les piéges de l'ennemi, qui voulait le priver du corps de Notre-Seigneur et lui ôter le moyen le plus puissant de sanctification et de salut. On vit bien que ces illusions étaient l'oeuvre du démon ; car elles cessèrent par la vertu du corps de Jésus-Christ. La ruse de l'ennemi fut découverte et la sagesse des supérieurs prouvée ; il était évident que ces souillures involontaires ne venaient ni de l'esprit, ni du corps, mais de l'action du tentateur.

Si nous voulons donc nous délivrer de ces songes , ou du moins les rendre très-rares, nous devons demander à Dieu , humblement et avec persévérance, le don de la pureté et nous y préparer par une grande sobriété dans le boire et le manger, car tout excès de nourriture entretient en nous les mouvements de la concupiscence , et il faut faire tous nos efforts pour les arrêter. Il faut, premièrement, vaincre la fornication, «afin que, selon l'Apôtre, le péché ne règne pas dans notre corps mortel et nous fasse obéir à ses désirs déréglés» (Rom., VI, 12) ; secondement, calmer et endormir toute puissance de la chair, « afin de ne pas faire servir nos membres comme des armes d'iniquité pour le péché » (Ibid., 13); troisièmement, après avoir dégagé l'homme intérieur de tout attrait au plaisir, nous offrir à Dieu, comme vivants, de morts que nous étions, « afin qu'arrivés à la paix complète de nos sens, nous puissions consacrer nos membres à la justice de Dieu et non à la volupté. » (Rom., VI, 19.)

Quand nous serons affermis dans cette pureté, le péché ne régnera plus en nous; car nous ne sommes plus sous la loi qui, en recommandant le mariage, entretenait , pour ainsi dire , en nous la concupiscence , mais nous sommes sous la grâce, qui, en nous conseillant la virginité, étouffe tous les mouvements de la chair et combat la sensualité jusque dans le mariage. Nous devenons ainsi semblables à ces eunuques qui méritent les louanges du prophète Isaïe, et nous nous rendons dignes des récompenses qu'il leur promet : « Car, voici ce que dit le Seigneur aux eunuques qui gardent mon sabbat, qui choisissent ce que je veux et qui sont fidèles à mon alliance : Je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un lieu et un nom meilleur que des fils et des filles; je leur donnerai un nom éternel qui ne périra jamais. » (Isaïe, LVI, 14.) Qui sont ces fils et ces filles auxquels les eunuques sont tellement préférés qu'ils recevront un nom et un rang meilleur, sinon ces saints de l'Ancien Testament qui, en vivant dans le mariage, ont mérité l'adoption des enfants de Dieu, par l'observance de ses commandements? Quel est ce nom qui leur est promis comme leur plus grande récompense, si ce n'est le nom du Christ qu'ils doivent recevoir et dont le Prophète a dit : « J'ai donné à mes serviteurs un autre nom dans lequel celui qui doit être béni sur terre sera béni en Dieu, qui est la Vérité; et celui qui jure sur la terre jurera en Dieu , qui est la Vérité » (Isaïe, LXV, 15) ; et encore : « Vous recevrez un nom nouveau que le Seigneur lui-même a prononcé. » (Isaïe, LXII, 2.)

Les âmes pures auront pour récompense le privilège si grand et si précieux « de chanter continuellement ce cantique qu'aucun saint ne peut chanter, sinon ceux qui accompagnent partout l'Agneau, parce qu'ils sont vierges et qu'ils ne se sont pas souillés avec les femmes. » (Apoc., XIV, 4.) Si nous voulons acquérir cette gloire sublime des vierges , faisons tous nos efforts pour conserver cette pureté de l'âme et de l'esprit, afin de n'être pas du nombre de ces vierges folles, qui sont ainsi appelées parce qu'elles étaient seulement chastes de corps, mais qu'elles n'avaient pas dans leur vase cette huile de la pureté intérieure, sans laquelle s'éteint bientôt la gloire et l'éclat de la virginité corporelle. Il faut nécessairement que l'huile de cette pureté intérieure alimente la chasteté extérieure de l'homme et qu'elle la préserve ainsi sans cesse de toute souillure. Les vierges folles ne méritent pas d'entrer dans la demeure glorieuse de l'Époux avec les vierges sages, qui ont conservé leur esprit, leur âme et leur corps sans souillure pour l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Ce sont là les vierges véritables et sans tache du Christ; ce sont là ces admirables eunuques qui non-seulement ne craignent pas le mal, mais ne peuvent y tomber, parce que non-seulement ils ont brisé les liens de l'impureté, mais qu'ils ont encore triomphé des moindres mouvements de la concupiscence et qu'ils les ont tellement affaiblis dans leur chair, que, loin d'en goûter le plaisir, ils n'en éprouvent pas même la tentation.

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Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern (BKV)

6. Es wird an einem Beispiele gezeigt, daß zuweilen die Befleckung des Leibes ohne Schuld sei und durch Machwerk des bösen Feindes geschehe.

Damit aber um so deutlicher bewiesen werde, daß diese Unreinigkeit zuweilen durch die Ränke des bösen Feindes hervorgelockt werde, so kennen wir einen Bruder, welcher im Schlafe von unreinem Flusse befleckt wurde, so oft er sich zum Empfange der göttlichen Communion vorbereitet hatte, obwohl er seine durch die größte Behutsamkeit und Demuth erworbene Reinheit des Herzens und Körpers beständig besaß und durchaus nicht von nächtlichen Trugbildern versucht wurde. Als sich dieser lange Zeit furchtsam von den hl. Geheimnissen fern gehalten hatte, trug er endlich die Frage den Vätern vor voll Vertrauen, daß er durch ihren heilsamen Rath ein Mittel gegen die Anfechtung und seinen Schmerz erlangen werde. Als die gelehrten geistlichen Ärzte nun die erste Ursache dieser Krankheit durchnahmen, die aus der übermäßigen Einnahme von S. b333 Speisen zu kommen pflegt, und fanden, daß diese bei dem erwähnten Bruder nicht vorhanden sei und also sicher die Befleckung nicht aus dem Fehler der Übersättigung kommen könne, weil bei der bekannten Strenge des Bruders der Ausnahmefall an den Feiertagen, an welchen gerade die Pollution eintrat, ihnen nicht gestattete. Solches zu meinen: da giengen sie in ihrer prüfenden Untersuchung sogleich zu der zweiten Ursache dieses Zustandes über mit der Frage, ob vielleicht durch irgend eine Schuld der Seele das vom Fasten erschöpfte Fleisch mit unreinen Bildern bedrängt werde, durch welche auch die strengsten Männer, wenn sie sich (wegen der Reinheit ihres Körpers) ein wenig erheben, in Folge ihrer Hochmuthssünde befleckt werden, weil sie nemlich glaubten, sie hätten das besondere Geschenk Gottes, d. i. die Keuschheit des Leibes durch menschliche Kräfte erlangt. Auf die Frage also, ob er seine Anstrengung so sehr für fähig zur Erlangung dieser Tugend halte, daß er der Hilfe des göttlichen Beistandes nicht bedürfe, verwarf Jener diese gottlose Ansicht mit dem größten Abscheu und versicherte demüthig, daß er auch an den übrigen Tagen die Reinheit des Körpers nicht hätte bewahren können, wenn er nicht an jedem von der göttlichen Gnade wäre unterstützt worden. Nun wandten sie sich sogleich zu der dritten Ursache, durchschauten die geheimen Nachstellungen teuflischer Verfolgung, und da sich bewährt hatte, daß weder eine Schuld des Geistes noch des Leibes vorbanden sei, entschieden sie, daß er sich vertrauensvoll mit dem hl. Mahle vereinigen solle, damit er nemlich nicht, wenn er in dieser Zurückhaltung verharre, in die schlau gelegten Fallstricke des bösen Feindes sich verwickle, der Heiligung und des Leibes Christi nicht theilhaft sein könne und durch diesen Betrug der Kraft des heilsamen Mittels für ewig beraubt würde. Dadurch wurde das ganze Spiel des teuflischen Machwertes so aufgedeckt, daß bald durch die schützende Kraft des göttlichen Leibes jener gewöhnliche frühere Trug wich. Hiedurch zeigte sich deutlich die List des Feindes und war ebenso der Ausspruch der Väter dargelegt und bewährt, S. b334 welcher uns zeigt, daß dieser so unreine Fluß sehr häufig weder durch einen Fehler des Leibes noch des Geistes, sondern durch die betrügerischen Umtriebe des bösen Feindes hervorgetrieben werde. Um also von trügerischen Traumbildern, diesen Reizmitteln des unreinen Auswurfes entweder für immer oder doch, um nach dem niedrigern oder gewöhnlichen Zustande zu reden, für bestimmte Monate Nichts zu wissen, muß man nach jener Zuversicht, mit welcher wir von der Gnade Gottes das Geschenk der Reinheit ganz besonders und beständig hoffen müssen, die zu große Menge von Speise und Trank zuschneiden. Denn durch diesen Überfluß müssen jene Säfte zu reichlich erzeugt werden, welche, weil sie nach ihrer Ansammlung ausgeführt und selbst nach dem Gesetze der Natur fortgeschafft werden müssen, bei Gelegenheit irgend eines Reizes oder Trugbildes sich losmachen. Wenn aber die Übersättigung mit Speisen nicht zugelassen wird, so müssen folgerichtig auch jene unreinen Auswürfe seltener erzeugt werden, und so geschieht es, daß wie der Fluß derselben, so auch die Trugbilder den Schlafenden entweder seltener oder schwächer beunruhigen, weil nicht nur der Erguß aus der Vorstellung, sondern auch diese aus dem Übermaaß des zu ergießenden Stoffes herkommt. Wenn wir also von den Reizungen dieser Trugbilder frei sein wollen, so müssen wir mit aller Kraft darnach streben: erstens, daß nach Besiegung der Leidenschaft der Unzucht „nicht die Sünde“, wie der Apostel sagt, 1 „in unserm sterblichen Körper herrsche, so daß wir seinen Begierden dienen;“ zweitens, daß wir, auch wenn der reizvolle Drang des Körpers vollständig beruhigt und eingeschläfert ist, doch unsere Glieder durchaus „nicht hingeben als Werkzeuge der Ruchlosigkeit für die Sünde“; drittens, daß wir, wenn auch unser innerer Mensch dieser Reizung der Luft in jeder Weise und bis in die Tiefe abgestorben ist, uns dann Gott darbieten als Lebendiggewor- S. b335 dene aus den Todten, und daß wir so durch diesen Fortschritt zu der immerwährenden Ruhe unseres Körpers gelangt unsere Glieder nicht mehr der Lust hingeben, sondern Gott als Werkzeuge der Gerechtigkeit. Sind wir in dieser Reinheit der Keuschheit fest gegründet, so wird die Sünde nicht mehr in uns herrschen. Denn wir sind nicht unter dem Gesetze, welches, indem es die erlaubten Rechte der Ehe empfiehlt, jene Glut in unserm Marke wahrt und nährt, durch deren Wirken die unerlaubte Unzuchtsthat zur Reife kommt, sondern unter der Gnade, welche die unversehrte Jungfräulichkeit zumuthet, aber auch selbst die schuldlose, einfache Aufregung des Körpers und die Lust sogar des erlaubten Beischlafes ertödtet. Wenn so alle Säfte dieser so unreinen Ansammlung vertrocknet und wir herrliche und lobwürdige Eunuchen geworden sind, wie sie bei Isaias gepriesen werden, so werden wir auch jene Seligkeit besitzen, welche diesen versprochen wird. 2 „Denn so spricht der Herr zu den Verschnittenen: Die meine Sabbate halten und erwählen, was mir wohlgefällt, und meinen Bund bewahren, denen will ich einen Ort geben in meinem Hause und in meinen Mauern, und einen Namen, besser als den von Söhnen und Töchtern, einen ewigen Namen will ich ihnen geben, der nicht wird untergehen.“ Welche sind nun jene Söhne und Töchter, denen diese Eunuchen soweit vorgezogen werden, daß sie, wie es heißt, sogar einen solchen Ort und einen bessern Namen erhalten werden, wenn nicht jene Heiligen, die im alten Bunde in der ehelichen Verbindung lebten und durch Beobachtung der Gebote nicht ohne Verdienst zur Aufnahme in die Kindschaft Gottes gelangten? Was ist das ferner für ein Name, der ihnen als etwas Besonderes zur höchsten Belohnung versprochen wird, wenn nicht der Name Christi, dessen wir würdig erklärt werden? Von diesem Namen heißt es anderswo beim Propheten: 3 „Und meine S. b336 Diener nenne ich mit einem andern Namen, durch welchen, wer immer zu segnen ist auf Erden, in Gott gesegnet werden wird, Amen“; und wer schwört auf Erden, wird schwören in Gott. Amen,“ und wieder: 4 „Und es wird dir ein neuer Namen gegeben werden, welchen der Mund des Herrn nannte.“ Wer wird auch für diese Reinheit des Herzens und des Körpers jene besondere und ausgezeichnete Seligkeit genießen, daß er beständig jenes Lied singt, welches kein Anderer unter den Heiligen zu singen vermag, wenn nicht Jene allein, „welche dem Lamme folgen, wohin immer es geht; denn Jungfrauen sind sie und haben sich mit Weibern nicht befleckt“? 5 Wenn wir also zu dieser erhabenen Herrlichkeit der Jungfrauen gelangen wollen, so müssen wir mit aller Kraft die Unversehrtheit unseres Geistes pflegen, damit wir nicht unter die Zahl jener thörichten Jungfrauen gerathen, denen ihre Jungfräulichkeit deßhalb nicht angerechnet wurde, weil sie sich nur von fleischlicher Verbindung frei gehalten hatten und so zwar Jungfrauen, aber thörichte genannt wurden, weil Klarheit und Glanz der körperlichen Jungfräulichkeit erlischt, wo in den Gefäßen das Öl der innerlichen Reinheit mangelt; denn durch die Pflege und Nahrung der innerlichen Unbeflecktheit muß auch dem äussern Menschen die Keuschheit zugeführt und dieselbe hiedurch zur Beharrlichkeit der der ständigen Unversehrtheit fortwährend belebt werden. Deßhalb verdienten jene thörichten Jungfrauen nicht, das herrliche Gemach des Bräutigams mit den klugen zu betreten, da sie ja Geist und Seele und Leib nicht unversehrt und ohne Tadel auf den Tag unseres Herrn Jesu Christi bewahrt hatten. Das sind nemlich die wahren, unversehrten Bräute Christi, das die bewunderungswürdigen, edlen Verschnittenen, die nicht aus Furcht, sondern mit Freude der Unzucht entsagen, und welche nicht bloß die Schamlosigkeit im Zügel halten, sondern auch jede geringste Reizung des S. b337 Geistes und die leichtesten Anfechtungen der Lust besiegten. So sehr haben sie, um mich so auszudrücken, diesen fleischlichen Sinn geschwächt, daß sie bei seiner Erregung nicht nur von keiner Lust, sondern nicht einmal von einem leisen Reize berührt werden.


  1. Röm. 6, 12. 13. ↩

  2. Is. 56, 4. ↩

  3. Is. 65, 15. 16. ↩

  4. Is. 62, 2. ↩

  5. Offenb. 14, 4. ↩

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Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern (BKV)
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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

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