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Œuvres Jean Cassien (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
PREMIÈRE CONFÉRENCE DE CASSIEN APEC L'ABBÉ MOYSE : DE LA VIE RELIGIEUSE

13.

L'ABBÉ MOYSE. S'appliquer à Dieu, comme vous le dites, s'y attacher sans cesse par la contemplation , est certainement une chose impossible à l'homme dans sa chair fragile. Mais il faut savoir où notre attention doit se fixer, et y ramener sans cesse notre esprit. L'âme se réjouira de ce qu'elle pourra obtenir, elle s'affligera de ses distractions, et toutes les fois qu'elle se sera séparée du Souverain Bien, qu'elle en aura détaché la pensée, elle se reprochera, comme une infidélité coupable, les oublis passagers de Notre-Seigneur. Lorsqu'elle en aura détourné un instant les yeux, elle y ramènera le regard de son coeur, comme vers le but dont elle ne doit jamais s'écarter.

Tout cela se passe au fond de l'âme. Dès que le démon en est chassé et que les vices en sont bannis, le règne de Dieu est établi en nous. L'Évangéliste dit : « Le règne de Dieu ne vient pas de l'extérieur, et il est ici ou il est là. En vérité, je vous le dis, le règne de Dieu est au dedans de vous. » (S. Luc, XVII, 21.) Il ne peut y avoir en nous que la connaissance ou l'ignorance de la vérité, que l'amour du vice ou de la vertu , selon que notre coeur obéit au démon ou à Jésus-Christ. L'Apôtre définit le règne de Notre-Seigneur, en disant : « Le règne de Dieu n'est pas dans le boire et le manger, mais dans la justice, la paix et la joie du Saint-Esprit. » (Rom., XIV, 17.) Si donc le règne de Dieu est au dedans de nous, s'il consiste dans la justice, la paix et la joie, celui qui jouit de ces choses, jouit certainement du règne de Dieu. Et, au contraire, celui qui reste dans l'injustice, la discorde et la tristesse qui donne la mort, appartient au règne du démon, à l'enfer, à la mort. C'est à ces signes qu'on distingue le règne de Dieu de celui du démon.

Si nous considérons attentivement l'état de ces esprits bienheureux, de ces puissances célestes qui sont dans le royaume de Dieu, comment ne pas les croire dans une joie perpétuelle et inaltérable? Qu'y a-t-il de plus naturel, de plus essentiel au vrai bonheur, qu'une paix parfaite et qu'une joie continuelle; et pour vous prouver que ce n'est pas une conjecture de ma part, je, m'appuierai sur l'autorité de Dieu même, qui décrit l'état et les conditions de son royaume. «Voici, dit-il, que je crée des cieux nouveaux, une terre nouvelle; les choses anciennes s'effaceront de la mémoire et ne troubleront pas le coeur; mais vous vous réjouirez, vous tressaillerez éternellement dans ma création nouvelle. » (Isaïe, LXV, 17.) Et encore : « Vous y trouverez la joie et le bonheur, les actions de grâces et les chants d'allégresse, et vous irez ainsi de mois en mois, de fête en fête. » Et ailleurs : « La joie et la félicité seront assurées, la douleur et les gémissements auront disparu. » (Is., LI, 3, 11.)

Si vous voulez connaître encore plus clairement le bonheur dont jouissent les Saints, écoutez les paroles que le Seigneur adresse à la Jérusalem céleste : « La paix vous visitera, et vous serez gouvernée par la justice. L'iniquité ne sera jamais entendue dans votre enceinte, la désolation et le remords y seront inconnus ; la prospérité règnera sur vos murailles, et la louange à vos portes. Vous n'aurez plus besoin du soleil pour briller le jour, et de la clarté de la lune pour vous éclairer; car le Seigneur vous sera une lumière éternelle; votre Dieu sera votre gloire. Votre soleil ne disparaîtra plus à l'horizon, et votre lune ne décroîtra jamais; car le Seigneur vous éclairera toujours, et le temps de votre deuil sera passé. (Isaïe, LX, 17-20.) Le bienheureux Apôtre ne dit pas que le règne de Dieu est la joie en général; mais il s'explique en disant « que c'est la joie dans l'Esprit-Saint. » (Rom., XIV, 17.) Car il sait qu'il y a une joie coupable dont il est dit : « Le monde se réjouira; mais malheur à vous, qui riez; car vous pleurerez. » (S. Jean, XVI, 20. S. Luc, VI, 25.) Le royaume des cieux doit être compris de trois manières : 1° Les cieux d'abord, c'est-à-dire les lieux où les Saints doivent régner sur les autres hommes, selon cette parole : «Vous commanderez sur cinq villes, et vous sur dix. » (S. Luc, XIX,19. ) Notre-Seigneur disait aussi à ses disciples : « Vous siégerez sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël. » (S. Matth., XIX, 28.) 2° Le règne des Saints par Jésus-Christ, lorsque tout lui étant soumis, Dieu sera tout en toute chose. 3° Leur règne enfin avec le Seigneur dans le ciel.

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