• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Jean Cassien (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
ONZIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ CHOEREMON : DE LA PERFECTION

12.

L'ABBÉ CHOEREMON. La sainte Écriture proportionne à l'état et à la mesure de chacun les conseils qu'elle nous donne pour arriver à un certain degré de perfection. Elle ne pouvait proposer à tous le même but, parce que tous n'ont pas la même vertu, la même volonté, la même ferveur. C'est pour cela qu'elle a varié ses conseils selon la vocation de chacun. L'Évangile ne nous propose-t-il pas différentes béatitudes? il dit : « Bienheureux ceux qui auront le royaume des cieux , bienheureux ceux qui possèderont la terre , bienheureux ceux qui seront consolés , bienheureux ceux qui seront rassasiés. » (S. Matth., V.) Et cependant nous croyons qu'il y a une grande différence entre le séjour du ciel et la possession de la terre , quelle qu'elle puisse être , entre ceux qui sont consolés et ceux qui sont rassasiés de justice , entre ceux qui recevront miséricorde et ceux qui jouiront de la vue et de la gloire de Dieu. « Le soleil a sa clarté, qui est différente de celle de la lune , qui est différente de celle des étoiles , et chaque étoile brille autrement qu'une autre étoile , il en sera de même dans la résurrection des morts. » (I Cor., XV, 41.) Ainsi , quoique la sainte Écriture loue ceux qui craignent Dieu et dise : Bienheureux ceux qui craignent Dieu , en leur promettant une béatitude parfaite , elle dit cependant : « La crainte ne se trouve pas dans la charité, mais la charité parfaite éloigne la crainte, parce que la crainte ressent encore la peine, et celui qui craint n'a pas la charité parfaite. » (S. Jean , IV, 18.) Quoiqu'elle dise qu'il est glorieux de servir Dieu : « Servez Dieu dans la crainte » (Ps. II, 11) ; « C'est une gloire pour toi d'être appelé mon serviteur » (Isaïe , XLIX, 6) ; « Bienheureux le serviteur que son maître, à son retour, trouvera faisant ainsi » (S. Luc , XII , 43) ; cependant Jésus-Christ dit à ses apôtres : « Je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous nomme mes amis, parce que tout ce j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître » (S. Jean , XV, 15) ; et encore : « Vous serez mes amis, si vous faites ce que je vous commande. » (Ibid., 14.) Vous voyez donc qu'il y a différents degrés de perfection, et que Dieu nous invite ainsi à les monter l'un après l'autre, afin que celui qui est heureux et parfait par la crainte de Dieu , avance, comme il est dit , de vertu en vertu, de perfection en perfection, et s'élève avec joie de la crainte à l'espérance, pour arriver enfin à la charité, qui est l'état le plus heureux. Celui qui aura été serviteur fidèle et prudent, méritera l'intimité des amis et l'adoption des enfants. C'est dans ce sens qu'il faut prendre nos paroles.

La considération des peines éternelles ou des récompenses célestes promises aux saints , n'est certainement pas inutile ; mais quoiqu'elle mette ceux qui s'en servent sur la voie du bonheur, la charité, cependant , qui renferme une confiance plus grande et une joie plus durable, les retire de la crainte servile et de l'espérance mercenaire , pour les élever à l'amour de Dieu et au rang de ses enfants. Elle rend ainsi les parfaits plus parfaits; car , dit le Sauveur : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. » (S. Jean, XIV, 2.) Tous les astres brillent au ciel; mais il y a de grandes différences entre la lumière du soleil et celle de la lune et des étoiles. Aussi, l'Apôtre montre que la charité surpasse non-seulement la crainte et l'espérance, mais les dons les plus magnifiques de la grâce; car, après avoir énuméré tous les dons spirituels, il parle ainsi de cette vertu : « Et maintenant , je veux vous montrer une voie bien supérieure : Quand je parlerais les langues des hommes et des anges ; quand j'aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères, quand je posséderais toute science et que j'aurais une foi capable de transporter les montagnes, quand je distribuerais tous mes biens pour nourrir les pauvres, et que je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, tout ne me servirait de rien. » (I Cor., XIII, 1, 2.) Vous voyez que rien n'est plus précieux , rien n'est plus parfait, plus utile, et je dirais même plus éternel que la charité; « car les prophéties seront anéanties, les langues cesseront , la science sera détruite , mais la charité ne périra jamais. » (Ibid.) Sans elle, les dons les plus parfaits ne sont rien , et la gloire du martyre même devient inutile.

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Download
  • docxDOCX (371.55 kB)
  • epubEPUB (361.63 kB)
  • pdfPDF (1.28 MB)
  • rtfRTF (1.18 MB)
Traductions de cette œuvre
Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern (BKV) Comparer
Commentaires sur cette œuvre
Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité