29.
L'ABBÉ JOSEPH. Nous ne parlons pas des principaux commandements , sans lesquels il est impossible de faire son salut, mais de ces engagements qu'on peut, sans inconvénient, modifier ou observer, comme de jeûner rigoureusement, de s'abstenir toujours de vin ou d'huile, de ne sortir jamais de sa cellule et de s'appliquer sans relâche à la lecture et à la méditation. Ce sont là des choses que nous pouvons pratiquer quand nous voulons , et interrompre quand il le faut, sans manquer à notre profession et sans nous rendre coupables. Mais pour les choses dont l'observation est plus importante, le religieux peut faire des voeux irrévocables et doit, s'il le faut, plutôt souffrir la mort que de les violer. C'est pour celles-là qu'il doit dire irrévocablement : « J'ai juré, et j'ai résolu. » Il doit ainsi garder la charité , à laquelle il faut tout sacrifier, pour ne pas offenser en elle le principe de la paix et de la perfection. Il faut jurer de garder la chasteté, de conserver la foi, de persévérer dans la justice et de s'éloigner toujours de ce qui peut nuire. Mais pour ce qui est des exercices corporels , que saint Paul déclare être moins utiles (I Tim., IV), il faut, comme nous l'avons dit, ne pas y tenir, si nous trouvons un moyen plus sûr d'avancer dans la piété; mais il faut les abandonner pour pratiquer ce qui nous semble plus avantageux. Car il n'y a aucun danger à laisser pour un temps ces exercices, tandis qu'on peut se perdre, en négligeant pour un instant les principes de la charité.