12.
C'est en cela que Celui qui est né d'une vierge diffère de nous qui naissons du mariage. Nous portons tous dans notre chair, non pas la ressemblance, mais la vérité du péché, tandis que Notre-Seigneur, en s'incarnant véritablement , n'a pas pris la vérité, mais la ressemblance du péché. Les Pharisiens savaient bien qu'il était écrit dans le prophète Isaïe : « Il n'a pas fait de péché, et le mensonge ne s'est pas trouvé dans sa bouche » (Isaïe, LIII, 6) ; et cependant ils étaient tellement trompés par cette ressemblance de la chair de péché qu'ils disaient : « Voici un homme qui est gourmand et sujet au vin , qui est l'ami des publicains et des pécheurs » (S. Matth. , XI, 19) ; et à l'aveugle qui avait été guéri par Notre-Seigneur : « Rends gloire à Dieu, car nous savons que cet homme est un pécheur. » (S. Jean, IX, 24.) Ils disaient aussi à Pilate : « Si cet homme n'était pas coupable, nous ne vous l'aurions pas livré. » (S. Jean, XVIII, 30.)
Ce serait donc s'égaler à Notre-Seigneur, avec orgueil et blasphème , que d'oser se dire sans péché; car ce serait dire qu'on a comme lui la ressemblance, et non pas la vérité du péché.