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Œuvres Jérôme de Stridon (347-420) Explication du Psaume 94

10.

« La fille du roi est au dedans toute éclatante de gloire; ses vêtements sont ornés de broderies et de franges d'or. » L'hébreu porte: « La fille du roi est au-dedans toute éclatante gloire; elle est revêtue de voiles d'or. » Au lieu de esothen qu'on lit dans les Septante, quelques exemplaires portent esebon, qui veut dire: pensée. Nous voyons par là que la gloire de l’Eglise, de cette Eglise à qui s'adressaient ces mots : « Ecoutez, ô ma fille, vous êtes la fille de Tyr, » et que l'on appelle maintenant « la fille du roi, » est toute intérieure et toute spirituelle, c'est-à-dire qu'elle vient du coeur de l'homme, et qu'elle consiste dans une circoncision mystique et non plus matérielle; ou bien encore qu'elle met toute sa confiance en Dieu, et qu'elle fait consister sa beauté plutôt dans le sens et les choses que dans l'éclat des mots. De même que le fil auquel s'attache la frange est entrelacé à une trame, et que c'est de leur solide arrangement que dépend la qualité de l'étoffe, ainsi, dans le brillant tissu dont est formée l'Eglise, la nature et les moeurs ont ajouté quelques matériaux aux diverses significations des Ecritures. La robe d'Aaron, tissue d'or, de soie, de pourpre, de lin et d'hyacinthe par la main. des femmes à qui Dieu Avait donné l'habileté dans leur art, en est la figure. Pour nous faire sentir que toute la beauté de la « fille du roi » est intérieure, celle-ci dit elle-même dans le Cantique des cantiques : « Le roi m'a fait entrer dans sa demeure la plus secrète. » Ces mots sont pour nous un précepte de prier Dieu à l'écart et du fond de nos cœurs. Le psaume neuvième a pour titre : Sur les secrets du fils. Joseph était aussi vêtu d'une robe de diverses couleurs que l'Eglise sa mère lui avait faite. La femme malade d'une perte de sang toucha le bord de la robe du Sauveur, et elle fut guérie. Les mots du texte hébraïque : « Elle est revêtue de voiles d'or, » ont la même signification que ceux qui les précèdent : « Elle est au dedans toute éclatante de gloire. » En effet, l'Eglise est comme enveloppée et recouverte par le voile des divines allégories. « L'épouse, dit Jérémie, ne peut se passer du voile qui recouvre sa poitrine et qui protège son sein, foyer de son amour et de ses pensées. »

« Les vierges seront amenées à sa suite devant le roi; ses compagnes vous seront présentées; elles seront introduites en pompe et en triomphe dans le temple du roi. » D'après les Septante, la première partie du verset célèbre encore la beauté de la jeune fille; la seconde s'adresse à l'époux et au roi. Dans le texte hébreu on continue de parler à l'épouse jusqu'à ces mots : « Vous les établirez princes sur toute la terre. » Ce texte porte : « A sa suite on conduira vers le roi les vierges parées de réseaux; ses compagnes lui seront présentées, elles seront amenées en pompe et en triomphe, et introduites dans son palais. » Le passage suivant du Cantique des cantiques : « Soixante reines, quatre-vingts concubines et des jeunes filles sans nombre habitent le palais du roi. J'en chéris une entre toutes : c'est une colombe pleine de perfection. Les jeunes filles l'ont vue et l'ont appelée bienheureuse; les reines, toutes les femmes l'ont célébrée; » ce passage, dis-je, dépeint les nombreuses nuances qui existent entre les âmes des fidèles de Jésus-Christ. L'âme sainte et accomplie est seule digne du nom de colombe et de bien-aimée; c'est la jeune fille dont il était dit plus haut : « Elle est restée debout à vos côtés, toute revêtue d'or. » Les « reines, » ce sont les âmes qui, se transportant en désirs à la fin des siècles, soupirent après les royaumes futurs; les « concubines, » celles qui ont reçu la circoncision suivant la loi, mais qui ne sont pas encore engagées dans les liens du mariage. Par les « jeunes filles » il faut entendre cette foule d'âmes qui n'ont pu voler entre les bras de l'époux, et qui sont restées encore infécondes. Je pense, Principia, que vous, ainsi que toutes celles qui conservent la virginité du corps et de l’âme, faites partie du choeur des vierges placées au premier rang à la suite de l’Eglise. Leurs « compagnes, » ce sont les veuves, et les femmes qui vivent avec continence dans le mariage. Toutes ensemble sont conduites en pompe et en triomphe au temple et à la demeure du roi. Au temple elles entrent prêtresses de Dieu; dans la demeure du roi et. de l'époux elles sont épouses et amantes. C'est le temple que saint Jean a vu dans l'Apocalypse et auquel aspire le prophète. « J'ai demandé, » s'écrie-t-il, « une grâce au Seigneur, et je lui demanderai encore celle d'habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie. » « J'entrerai, » dit-il ailleurs, « dans le sanctuaire admirable, je pénétrerai dans la maison de Dieu même, parmi les chants de triomphe et au milieu des cris d'allégresse qui s'élèvent dans les solennités. » Le «réseau » dont se pare l'épouse pour son époux n'est pas autre chose que les vêtements brodés dont parlent les Septante.

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Explication du Psaume 94

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