27.
En ce temps-la, Hormisdas perse, issu du sang royal, se réfugia vers Constantin. Comme le roi son père célébrait son jour natal, selon la coutume des Perses, il entra dans le palais, avec une grande quantité de gibier qu’il avait pris à la chasse. Ceux qui avaient été invités à cette solennité ne s’étant point levés, comme ils devaient, pour le saluer, il en entra en si grande colère qu’il les menaça de les châtier du supplice de Marsyas. Plusieurs n’entendirent pas sa menace, parce que l’histoire de Marsyas est une histoire étrangère. Mais un Persan qui l’avait apprise en Phrygie, où il avait voyagé, en fit le récit aux autres. Ils la gravèrent si avant dans leur mémoire qu’ils ne manquèrent pas de s’en souvenir lorsque le roi fut mort. Alors donc ils élevèrent son second fils sur le trône, contre la loi du royaume, se saisirent d’Hormisdas, et, l’ayant enchaîné l’enfermèrent dans un fort sur une colline, près de leur ville. Quelque temps après sa femme trouva moyen de le sauver. Elle mit une lime dans le ventre d’un grand poisson, et le lui envoya par un eunuque d’une fidélité éprouvée, en lui mandant qu’il n’ouvrît le poisson en présence de personne, et qu’il se servît de ce qu’il lui trouverait dans le ventre. Elle envoya en même temps aux soldats qui gardaient son mari des chameaux chargés de vin et d’autres provisions. Pendant que ces soldats faisaient bonne chère, Hormisdas ouvrit le poisson, prit la lime qui était dedans, en lima les fers qu’il avait aux pieds, passa sous l’habit de l’eunuque à travers les gardes.et se réfugia chez le roi d’Arménie, son intime ami il alla ensuite trouver l’empereur, par qui il fut reçu favorablement.
