12.
Valentinien ayant heureusement terminé dans le même temps la guerre contre les Germains, crut devoir pourvoir à la sûreté des Gaules. Ayant donc assemblé un grand nombre de jeunes gens, tant parmi les étrangers qui habitent sur le bord du Rhin que parmi les paysans ses sujets, il les enrôla, et leur fit si bien apprendre les manœuvres, que l’appréhension de leur valeur retint de telle sorte les Barbares, qu’en neuf ans ils ne firent aucune irruption sur nos terres. Dans le même temps, un certain Valentinien, qui avait été relégué dans la Grande-Bretagne pour quelques crimes, aspira à la tyrannie, et fut privé de ses prétentions et de la vie. Valentinien fut attaqué d’une maladie dont peu s’en fallut qu’il ne mourût. Quand il fut guéri, il associa à l’empire, à la prière de grands de sa cour, Gratien, son fils, jeune homme sans expérience.