56.
Dès qu’il parvint à l’empire, il fit amitié et alliance avec des étrangers, et l’entretint depuis par des présents. Il rendit toujours des honneurs particuliers aux chefs de chaque canton de ces nations, et leur fit souvent des festins. Un jour qu’ils étaient à table il s’émut contestation entre eux, les uns prétendant qu’il était expédient de mépriser les serments par lesquels ils avaient juré l’alliance des Romains; et les autres soutenant au contraire qu’ils étaient obligés de les observer. C’était Priulfe qui voulait violer la foi, et qui exhortait les autres à la violer, et c’était Franstius qui la voulait garder. Ils eurent longtemps cette contestation ensemble, sans qu’elle éclatât. Mais un jour qu’ils étaient à table chez l’empereur, et qu’ils étaient échauffés par le vin, ils découvrirent leurs sentiments sur ce sujet, et entrèrent en grande colère les uns contre les autres. L’empereur ayant rompu l’assemblée, ils se transportèrent si fort hors d’eux-mêmes en sortant du palais, que Fraustius ne se possédant plus, tira son épée, et tua Priulfe. Les soldats de celui-ci, s’étant voulu mettre en devoir de venger sa mort, les gardes de l’empereur se mirent entre eux, et les empêchèrent.