8.
Voilà le juste châtiment qu’il reçut des violences qu’il avait exercées contre les particuliers, et des malheurs qu’il avait attirée à l’état. Il ne se faisait plus rien à la cour que par l’ordre d’Eutrope, qui avait eu part à toute l’intrigue que Stilicon avait tramée contre Rufin. Il retint une partie de ses biens, et abandonna le reste à d’autres qui semblaient y avoir quelque droit. Il permit à la femme et à la fille de Rufin, qui s’étaient réfugiées dans une église de chrétiens de peur d’être massacrées comme lui, de se retirer en la ville de Jérusalem, qui a été autrefois habitée par les Juifs, et qui a été rebâtie par les Chrétiens, depuis le règne de Constantin. Elles y passèrent le reste de leur vie.
Eutrope ayant dessein de se défaire de tout ce qu’il y avait de personnes considérables, pour être seul en crédit auprès de l’empereur, tendit un piège à Timasius, qui depuis le règne de Valens avait toujours été maître de la milice, et s’était rendu fort célèbre en plusieurs guerres. Voici comment il s’y conduisit.