27.
Quand il fut à Ravenne, ville ancienne et métropole de Flaminie, bâtie autrefois par les Thessaliens, et appelée Rhéné, non pour avoir été fondée par Rémus, frère de Romains, comme Olympiodore de Thèbes le dit après Quadratus, qui l’avait écrit dans l’histoire de l’empereur Marcus, mais parce qu’elle est tout entourée d’eau, il commença à se préparer à passer en Illyrie avec ses troupes pour soustraire avec Alaric cette province à l’obéissance d’Arcadius, et pour la mettre sous celle d’Honorius. Mais il trouva deux obstacles à ce dessein. L’un fut le bruit de la mort d’Alaric, et l’autre une lettre d’Honorius, par laquelle il mandait que Constantin était parti de la Grande-Bretagne, et était entré dans les pays qui sont au-delà des Alpes, où il avait commencé à usurper l’autorité souveraine. Le bruit de la mort d’Alaric demeura douteux jusqu’à ce que quelques personnes arrivèrent qui en confirmèrent la fausseté. Mais la nouvelle de la proclamation de Constantin fut toujours constante. Le voyage d’Illyrie ayant été rompu de la sorte, Stilicon alla à Rome pour y délibérer sur ce qu’il y avait à dire.