42.
L’argent qu’on avait promis ayant été amassé de la sorte, on envoya dire à l’empereur qu’Alaric, non content de cela, demandait encore en otage les enfants des meilleures familles, moyennant quoi il promettait non seulement d'entretenir la paix avec les Romains, mais aussi de se joindre à eux pour faire la guerre à leurs ennemis.
L'Empereur ayant consenti à ces conditions, on donna l'argent à Alaric qui permit aux habitants de sortir durant trois jours pour acheter des vivres, et pour faire mener des grains du port à la ville. Ainsi ils eurent un peu de loisir de respirer. Les uns vendirent ce qui leur restait pour acheter ce qui leur était nécessaire. Les autres, au lieu de vendre pour acheter, eurent par échange ce dont ils avaient besoin. Après cela les Barbares se retirèrent de devant Rome, et se campèrent en Toscane. Il sortit de Rome en divers jours une si prodigieuse quantité d'esclaves qui s'allèrent joindre à eux qu'on ne croit pas qu'il y en eût moins de quarante mille. Quelques Barbares, courant de côté et d'autre, attaquèrent des Romains qui venaient d'acheter des vivres au port. Ce qu'Alaric ayant appris, il eut soin de faire punir les auteurs de celte violence, à laquelle il ne voulait prendre aucune part.
Il semblait qu'on commençât à sentir quelque relâche en ce temps-là, auquel Honorius était consul pour la huitième fois en Occident et Théodose pour la troisième en Orient.