Chapitre LXXV
Et quant à ce qui regarde la croix, qu’est-ce qui d’après vous est le plus louable ? ou ce qu’a fait Jésus-Christ lorsque, attaqué par les mensonges et les fausses accusations des méchants, il s’est résolut à souffrir la mort de la croix sans que son esprit ait pu être ébranlé par la criante d’un si cruel supplice, ou bien ce que vous nous contez dans vos fables, des erreurs d’Isis et d’Osiris, des embûches de Typhon, de la fuite de Saturne, de sa cruauté à dévorer ses enfants, et de ses parricides ? Car voilà quelle est votre sagesse. Mais comment, en vous moquant de la croix, ne dites-vous rien des morts qui ont été ressuscités, des aveugles qui ont recouvré la vue, des paralytiques et des lépreux qui ont été guéris, de la marche sur la mer à pied sec, et de tant d’autres miracles qui font voir que Jésus-Christ n’était pas seulement un homme, mais qu’il était aussi Dieu ? Il me semble qu’en cela, vous vous faites tort à vous-mêmes, puisqu’il paraît que vous n’avez pas lu sincèrement et de bonne foi nos Ecritures. Lisez-les donc et considérez que les mêmes choses que Jésus-Christ a faites pour le salut des hommes en venant dans le monde, font aussi connaître qu’il est Dieu.