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C’est ce respect, cette science, qui m’inspirèrent ma conduite, et je ne rejette pas la grâce et le secours dont m’a honoré le Seigneur, quand ces furieux grinceraient des dents contre moi. Tel fut le caractère de ma retraite, qui je pense, ne m’attirera pas un seul blâme des esprits sains; car enfin les saints m’avaient donné l’exemple, conformément à la divine Ecriture. Mais ces hommes, à ce qu’il paraît, veulent tout oser, tout tenter pour montrer leur méchanceté et leur cruauté. Leur vie est telle qu’on doit l’attendre de leurs sentiments et de leurs futiles propos; et personne ne pourrait dire contre eux tout ce qu’eux-mêmes ne rougissent pas de faire. Léontius, par exemple, accusé de vivre avec une jeune femme du nom d’Eustolium, se voit-il interdire de rester avec elle : il se mutile pour continuer tranquillement son commerce, et néanmoins ne se lave pas du soupçon. Prêtre, c’est surtout pour ce motif qu’il se voit déposer; et tel est l’homme que par violence Constance l’hérétique a fait nommer évêque! Narcisse, chargé de crimes, est déposé dans trois synodes, et aujourd’hui se distingue entre tous par sa perversité. Georges, dégradé de la prêtrise pour ses vices, s’est nommé lui-même évêque et n’en fut pas moins déposé au grand concile de Sardique. Le plus déplorable pour lui, c’est qu’on n’ignore pas les débordements de sa vie; on sait dans sa maison qu’il mesure aux plus honteuses satisfactions la fin de la vie et le bonheur de l’âme.