12.
Si la calomnie s’était adressée à d’autres, je ferais appel à ta Piété, comme l’Apôtre fit appel à César pour voir cesser les complots de ses ennemis; mais puisque c’est près de toi qu’on ose m’accuser, à qui appellerai-je de ton tribunal? au Père de Celui qui dit: Je suis la vérité, afin qu’il incline ton cœur à la bienveillance. Maître tout-puissant, roi des siècles, père de notre Seigneur Jésus-Christ, c’est toi qui par ton Verbe as donné cet empire à ton serviteur Constance. Eclaire son cœur, afin qu’il reconnaisse la calomnie ourdie contre moi et accueille avec bonté mon apologie; qu’il ne laisse ignorer de personne que ses oreilles sont affermies dans la vérité, et que, selon l’Ecriture, Seules, les lèvres justes sont agréées du roi. C’est ainsi, en effet, que prospère le trône de la royauté, comme tu l’as fais dire par Salomon.
Ainsi donc, interroge, et que les accusateurs apprennent que tu te préoccupes de découvrir la vérité. Observe si la couleur de leur visage ne dévoile pas leur calomnie: car c’est un indice de la conscience. Le visage, dit l’Ecriture, s’épanouit dans la joie du cœur; mais, dans le chagrin, il est triste. Ainsi la conscience trahit les complots des frères de Joseph; ainsi le visage de Laban montra sa méchanceté contre Jacob. Aussi vois-tu le soupçon chez ceux qui fuient et se cachent, et, en nous, la liberté de la justification: car il ne s’agit pas aujourd’hui de biens de fortune, mais de la gloire de l’Eglise. Celui qui est frappé d’une pierre, cherche le médecin; mais les coups de la calomnie sont plis aigus que ceux des pierres: La calomnie, dit Salomon, est une massue, un glaive, un javelot aiguisé. Contre eux, il n’est de remède que la vérité. La néglige-t-on : les blessures s’aggravent plus terriblement.