14.
Puisque la grande Eglise est aussi devenue un sujet d’accusation, parce que la synaxe y aurait été célébrée avant l’achèvement de l’édifice, je présenterai une nouvelle apologie à ta Piété; car j’y suis réduit par les sentiments hostiles de mes adversaires. Oui, je le confesse, cette synaxe fut célébrée; jusqu’ici je n’ai point menti ; je ne vais point maintenant nier la vérité. Mais la chose s’est faite autrement que ne l’ont rapportée les accusateurs. Permets-moi de le dire, nous ne célébrâmes point de jour de dédicace, très pieux Auguste: il nous était interdit de le faire avant d’avoir reçu ton ordre; ce n’est point non plus par préméditation que nous en vînmes à cet acte: aucun évêque, aucun clerc, n’avait été appelé, et les travaux étaient loin d’être terminés. La synaxe ne fut pas même annoncée, pour ne point donner de prétexte à l’accusation. Tous savent ce qui s’est passé; écoute néanmoins avec ta douceur et ta patience. C’était la fête de Pâques. Le peuple était immense et tel que pourraient le désirer dans une ville chrétienne des empereurs amis du Christ. Les églises se trouvant peu nombreuses et trop étroites, il y avait un grand trouble; on demandait à se réunir dans la grande église et que là tous priassent tour ton salut: ce qui se fit. Je les exhortais à attendre et à se réunir, en se pressant dans les autres églises; ils n’écoutèrent pas et étaient prêts à sortir de la ville et à se rassembler dans le désert, sous le soleil, aimant mieux supporter la fatigue de la route que de célébrer la fête dans le chagrin.