16.
Mais je veux encore adresser une question à mon accusateur. Où convenait-il que les peuples priassent, dans le désert ou dans un lieu de prière en construction Quel était le lieu convenable, le lieu saint où le peuple pût répondre amen? le désert ou l’endroit qui déjà portait le nom du Seigneur? Et toi, très pieux empereur, où eusses-tu voulu que les peuples levassent les mains et priassent pour toi? sur le passage des hellènes ou dans un édifice qui, sous ton nom, est désormais, ou plutôt depuis sa première fondation, appelé la maison du Seigneur? Je sais que tu t’empresses de répondre en faveur de ton église : car tu souris, et ton sourire me montre ton sentiment. Mais, dit l’accusateur, il fallait prier dans les églises. Je l’ai dit, elles sont toutes trop petites et trop étroites pour les peuples. Comment convenait-il de faire les prières? Valait-il mieux que le peuple assistât, par parties et en se divisant, à une prière périlleuse, ou, du moment qu’il y avait désormais un édifice capable de recevoir tous les fidèles, qu’une seule et même voix s’y fît entendre dans une universelle symphonie? n’était-ce pas préférable? Ainsi se montrait l’unanimité de la multitude; ainsi sommes-nous plus vite entendus de Dieu. Car, selon la promesse du Sauveur, si deux personnes unissent leurs voix pour tout ce qu’elles pourront demander, il leur sera accordé. Que sera-ce si d’une telle réunion de peuples il s’élève une seule voix, disant à Dieu amen? Qui ne fut dans l’admiration? Qui ne te félicita à la vue d’un tel peuple assemblé dans un seul lieu? et les peuples, avec quelle joie ils’ se regardaient mutuellement, eux qui auparavant se réunissaient en des lieux divers! Ce fut pour tous du bonheur; seul, le calomniateur fut affligé!