21.
Du moment que cette lettre était une œuvre de calomnie et ne renfermait pas même l’ordre de venir, j’ai reconnu que ce n’était pas une volonté de ta Piété que je me rendisse auprès de toi. Tu ne m’invitais pas ouvertement à venir, tu m’écrivais comme si je t’avais moi-même écrit; tu voulais redresser ce qui semblait défectueux: il était clair, sans que personne le dit, que la lettre apportée n’était pas l’expression de ta Mansuétude. C’est ce que tous reconnurent; c’est ce que j’indiquai par écrit; et Montanus sut que je ne refusais pas de partir, mais que je ne pensais pas qu’il me convint que ce fût sur ma demande, afin de ne point faire trouver aux sycophantes un nouveau prétexte de dire que j’étais importun à ta Piété. Il est certain que je fis mes préparatifs, comme le sut encore Montanus ; j’étais prêt, si tu avais daigné m’écrire, à partir sur le champ et à m’empresser de nie rendre à ton appel. Je n’étais pas un insensé pour résister à un tel ordre. Ta Piété ne m’écrivit pas. Pouvais-je me présenter sans avoir été appelé? Que parlent-ils de ma désobéissance, puisqu’il n’y eut point de commandement? N’est-ce pas encore une calomnie de mes ennemis, qui, dans leur imagination, donnent comme réalité ce qui est sans réalité? Et maintenant que je me justifie, je crains qu’ils ne bourdonnent partout, comme si je ne daignais pas me justifier, tant je suis pour eux un facile sujet d’accusation, tant ils sont prompts à la calomnie, au mépris de l’Ecriture qui dit: N’aime pas à mal parler, pour ne point être enlevé.