24.
Ils parlèrent de cette lettre avec les juges; mais moi qui l’avais en main, n’avais-je pas raison de demander un écrit et de ne point me prêter témérairement à leurs prétextes? Et eux, en ne montrant point d’ordre de ta Piété, n’allaient-ils pas droit contre la pensée de ta lettre? Ils ne présentaient pas d’écrit, et moi je ne pensais pas que, sans écrit, leurs paroles fussent conformes à la lettre de ton Humanité: c’est, en effet, contre de telles paroles qu’elle me mettait en garde. Ma conduite fut donc juste, ô Auguste très ami de Dieu : j’étais rentré dans ma patrie avec une lettre; je n’en devais sortir qu’avec une lettre. Il ne fallait pas que j’eusse un jour à répondre d’avoir fui de mon église, mais que, parti par ordre, je pusse donner la raison de ma retraite. C’est ce que pensaient aussi le peuple et les prêtres, et, avec eux, une très grande partie de la ville, pour ne pas dire plus, quand ils se rendirent auprès de Syrianus, près duquel se trouvait le préfet de l’Egypte, Maximus. Ils demandaient qu’on m’écrivît et qu’on m’envoyât une lettre, ou qu’on cessât de troubler les églises jusqu’à ce qu’ils eussent député vers toi. Comprenant la justice de ces vives instances, Syrianus prit ton salut à témoin et assura devant Hilaire qu’il ne nous troublerait plus, mais en référerait à ta Piété. C’est ce qui ne fut ignoré ni de la suite du général, ni de celle du préfet de l’Egypte. Le prytané de la ville conserve les termes mêmes, et tu peux apprendre que ni moi, ni aucun autre, n’avons résisté un ordre de toi.