2.
Quant à la calomnie soulevée contre moi devant ton Humanité au sujet du très pieux Auguste d’heureuse et éternelle mémoire, Constant, ton frère, calomnie que mes ennemis répandent sourdement et qu’ils ont osé écrire, il suffit de leurs premières accusations pour montrer que celle-ci n’est pas plus fondée. Si d’autres venaient tenir ce langage, l’affaire mériterait d’être appelée devant les tribunaux, et demanderait beaucoup de preuves et de confrontations. Mais, si elle est l’œuvre des inventeurs des premières accusations, n’est-il pas naturellement démontré qu’elle est, comme elles, une imagination? Aussi répètent-ils ce bruit loin de moi, dans la pensée de pouvoir surprendre ta Piété; mais ils se sont trompés. Tu ne les as pas écoutés, comme ils le voulaient; dans ta grandeur d’âme, tu as fait place à ma justification. Si, en effet, tu ne t’es pas aussitôt abandonné à ton émotion, si tu n’as pas réclamé de châtiment, ce fut uniquement pour attendre, comme il convient à un roi juste, la justification du calomnié. Si tu daignes l’écouter, j’ai confiance que, dans ce nouveau délit, tu condamneras les téméraires qui ne craignent pas le Dieu qui défend à la bouche de l’homme de mentir au roi.1
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Il est habile à Athanase de séparer l’empereur de ses ennemis, de lui faire honneur de ne l’avoir point frappé sur une simple dénonciation et de le mettre à même d’être juste, en supposant qu’il a attendu sa justification. ↩