29.
Malgré ces rumeurs et le bouleversement de toutes choses, je ne ralentis pas mon empressement et je me mis en route pour me rendre auprès de ta Piété; je mettais d’autant plus d’ardeur que j’étais convaincu que ces choses se faisaient contre la pensée de ta Piété. Je me disais que, si ton Humanité apprenait ce qui se passait, elle l’empêcherait de se renouveler à l’avenir car un religieux empereur ne peut vouloir que des évêques soient bannis, des vierges dépouillées et les églises jetées dans le trouble. Telles étaient mes réflexions et je m’empressais sur les chemins; mais voici que m’arrive une troisième nouvelle. On dit que des lettres ordonnent aux tyrans d’Axum de renvoyer l’évêque Frumentius,
De me rechercher jusque chez les barbares, de m’amener sous escorte conformément au formulaire des préfets, de contraindre les peuples et les clercs de communiquer avec l’hérésie arienne, et, s’ils n’obéissaient pas, de les faire périr. Et ce n’était pas une simple rumeur; les faits mêmes parlaient. Si ton Humanité le permet, voici la lettre que ces malheureux lisaient sans cesse, avec menace de mort.