34.
Quand les ariens se livraient à tant et de tels crimes, je n’ai point failli en obéissant à la divine Ecriture: Cache-toi, dit-elle, pour un moment, jusqu’à ce que passe la colère du Seigneur. Tel fut le nouveau motif de ma retraite, Auguste très ami de Dieu ; je n’ai refusé ni de partir pour le désert, ni, s’il l’eût fallu, de descendre du haut du rempart dans une corbeille. J’ai tout supporté et j’ai habité avec les bêtes sauvages, jusqu’à ce que vous fussiez passés. J’attendais l’occasion d’un tel discours et j’avais la confiance que les calomniateurs seraient convaincus, que ton Humanité se montrerait. O bienheureux et très pieux Auguste, qu’eusses-tu préféré? que je vinsse, quand mes calomniateurs me cherchaient, ardents de fureur? ou, selon ce qui est écrit, que je me cachasse un moment, afin que, ce pendant, les sycophantes fussent convaincus d’hérésie et que ton Humanité se manifestât? Eusses-tu voulu, ô empereur, que je comparusse devant tes juges, afin que, quand tu n’avais écrit qu’en vue d’une simple menace, sans comprendre ta pensée et excités par les ariens, ils me fissent périr en vertu de ta lettre, et, à cause de cette lettre, t’imputassent ma mort? Il ne me convenait, ni de me présenter de moi-même, ni de me livrer pour qu’on versât mon sang; il ne convenait pas qu’un empereur, ami du Christ, prît à son compte des meurtres de chrétiens, des meurtres d’évêques.