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Il a donc mieux valu me cacher et attendre cette occasion. Oui, je sais que, grâce à ta connaissance des divines Ecritures, tu m’approuves et applaudis à ma conduite. Voilà que, dans le silence de ceux qui t’irritaient, a paru ta religieuse clémence; voilà qu’il a été démontré à tous que, même dans le principe, ce n’était pas toi qui persécutais les chrétiens, mais que c’étaient nos ennemis qui dévastaient les églises pour répandre partout leur impiété, et que, si je n’avais pris la fuite, j’aurais depuis longtemps été pris dans leurs complots. Car ceux qui n’ont pas refusé de proférer contre moi de telles calomnies devant un si grand prince, ceux qui se sont portés à de tels attentats contre des évêques et des vierges, poursuivaient évidemment ma mort. Mais grâces soient rendues au Seigneur qui t’a donné l’empire, tous ont proclamé ta clémence et leur méchanceté, qui m’a, dans le principe, fait prendre la fuite, afin que je pusse t’adresser cette justification et que tu trouvasses quelqu’un pour exercer ton humanité.
Je t’en supplie, puisqu’il est écrit: une humble réponse écarte la colère; puisqu’il est dit encore : Les justes raisons sont accueillies du roi, accueille cette apologie, rends tous les évêques et tous les clercs à leurs patries et à leurs églises. Ainsi sera dévoilée la méchanceté des calomniateurs, et toi, maintenant et au jour du jugement, tu pourras dire avec confiance au Seigneur, notre Sauveur et notre souverain roi, Jésus-Christ: Je n’ai fait périr aucun des tiens. Ce sont eux qui ont comploté contre tous ceux qui t’appartenaient; moi, je me suis affligé sur ceux qui sont morts, sur les vierges déchirées de coups, sur tous les maux faits aux chrétiens; j’ai rappelé les exilés et les ai rendus à leurs églises.