8.
C’est d’un tel homme que le calomniateur m’a cru l’ami; ou plutôt il ne l’a pas même cru, mais, en ennemi, s’est porté à cette incroyable imagination: car il sait parfaitement qu’il a menti. Quel qu’il soit, je voudrais qu’il fût ici présent, et l’interroger au nom de la vérité: car tel est le serment des chrétiens ; nous parlons comme si nous étions en présence de Dieu. Quel est de nous deux celui qui se réjouissait de la vie du bienheureux Constant, qui faisait pour lui les plus ferventes prières? C’est ce que montre la première accusation; c’est ce qui est clair pour tous. Il est le premier à parfaitement savoir que, dans une telle affection, l’homme qui aimait de cœur le bienheureux Constant, n’était pas l’ami de son ennemi; et, s’il était dans d’autres sentiments que moi, je crains qu’il ne m’ait faussement imputé ce qu’il avait conçu dans sa haine pour le prince.
