BASILE A LIBANIUS. CCCXLII—CXLIX.
Toute cette lettre roule sur une allégorie: de la rose , et des épines dont elle est environnée. Saint Basile compare les lettres de Libanius à des roses, et les reproches qu'il y insère à des épines.
CEUX qui aiment les roses, comme font tous ceux qui aiment ce qui est beau, ne se fâchent point contre les épines dont la rose est accompagnée. Il me souvient d’avoir entendu quelqu’un, soit qu'il parlât sérieusement ou pour se divertir, qui disait que, comme les peines légères ne font que réveiller l'amitié, les épines dont la nature a environné les roses, sont autant d'aiguillons qui ne font que redoubler l'ardeur qu'on a de les cueillir. Il n'est pas nécessaire que je fasse l’application de ces épines et de ces roses à votre lettre, qui par sa douceur a été pour moi la fleur de la rose, m'a fait goûter tout le charme du printemps, et dont les plaintes et les reproches sont comme autant d'épines. Mais ces épines me font plaisir ; elles ne font qu'enflammer davantage mon amitié pour vous.