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De la nature de l'homme
Chapitre XLI. POUR QUELLE CAUSE NOUS AVONS ÉTÉ DOUÉS DU LIBRE ARBITRE.
Il nous reste à expliquer pour quelle cause nous avons été créés libres. Or, nous disons que le libre arbitre est l'attribut naturel de l'être raisonnable, et que les êtres produits par la génération, surtout ceux qui résultent de principes matériels, sont naturellement sujets à être modifiée et changée. Ils doivent, en effet, leur origine à un changement, puisqu'ils sont produits par une modification de la matière dont ils procèdent. On comprendra aisément ce que nous disons, si l'on considère ce qui se passe dans tous les végétaux, et dans tous les animaux qui se trouvent sur la terre, dans l'air, et dans l'eau : car leur changement est continuel. On voit aussi par ce que nous avons dit pour montrer qu'il y a des choses qui dépendent de nous, que le libre arbitre est l'at- 236 tribut naturel de l'être raisonnable, et l'on doit en être bien convaincu si l'on a suivi avec attention notre raisonnement. Toutefois il n'est pas hors de propos de le rappeler ici, puisque notre sujet le comporte.
On peut observer dans l'être raisonnable, de la théorie et de la pratique: De la théorie parce qu'il prend connaissance de la nature des choses ; de la pratique, parce qu'il délibère, et qu'il détermine les règles exactes de ce qu'il doit faire. On donne le nom d'intelligence à la faculté qui a rapport à la théorie, et celui de raison à celle qui a rapport à la pratique. La première se nomme aussi sagesse, et la seconde, prudence. Quiconque délibère , agit comme ayant en son pouvoir le libre choix de ses actes, et il délibère afin d'éclairer son choix, et d'exécuter ensuite ce qu'il a choisi. Il faut donc, de toute nécessité, que celui qui a la faculté de délibérer soit aussi le maître de ses actions. Car si ses actions ne dépendaient pas de lui, sa faculté de délibérer serait inutile. Cela étant, l'être qui est doué de raison, doit aussi être doué du libre arbitre. Par conséquent, ou il ne sera pas raisonnable, ou il sera en même temps raisonnable et maître de ses actions. Mais s'il est maître de ses actions, il jouit pleinement du libre arbitre. D'un autre côté, il a été démontré que tout ce qui résulte de principes matériels est sujet au changement. En réunissant ces deux choses, nous conclurons donc que l'homme est nécessai- 237 rement libre, et sujet au changement. Il est sujet au changement parce qu'il est engendré : il est libre parce qu'il est raisonnable.
Ainsi, ceux qui reprochent à Dieu de n'avoir pas rendu l'homme incapable de commettre des fautes, et de lui avoir donné le libre arbitre, ne voient pas qu'ils lui reprochent par cela même d'avoir doué l'homme de la raison, ou de n'en avoir pas fait un être irraisonnable. Car il faut nécessairement de ces deux choses l'une, ou que l'homme soit irraisonnable, ou qu'il soit raisonnable, capable de se diriger dans ses. actions, et doué du libre arbitre.
Toute nature raisonnable est donc nécessairement libre, et sujette au changement. Mais les êtres qui sont produits par des principes matériels sont sujets au changement de deux manières, savoir, sous le rapport de la substance, et sous celui de la génération; tandis que ceux qui ne procèdent point de principes matériels ne sont sujets au changement que sous le rapport de la génération.
De même, parmi les êtres immatériels, ceux qui sont en relation habituelle avec les choses terrestres, et qui, à cause de leur commerce avec les hommes, ne sont pas étrangers à la pratique, sont plus sujets que les autres au changement; mais ceux qui, parla supériorité de leur nature, sont plus rapprochés de Dieu, qui trouvent leur bonheur dans son étude, qui ne sont occupés que de 238 lui, qui se dégagent tout-à-fait de la pratique et des choses matérielles, et qui s'unissent à Dieu par la contemplation, ne sont pas sujets à changer. Bien qu'ils soient doués du libre arbitre, puisqu'ils sont raisonnables, ils ne sont pas sujets au changement, par les raisons que nous avons exposées. Or il n'y a là rien d'étonnant : car les hommes qui se dégagent de la pratique pour se livrer exclusivement à la théorie, ne sont pas non plus sujets au changement.
Je pense avoir démontré d'ailleurs que toutes les natures raisonnables ont été. créées primitivement dans un état de perfection, et que si elles avaient persévéré dans leur premier état, elles auraient été exemptes de tout mal. Mais elles commettent le mal par leur propre choix. Ainsi donc, celles qui se sont maintenues dans leur état primitif jouissent de la béatitude.
Parmi les êtres incorporels, les anges sont les seuls qui se soient modifiés; et même cela n'est pas arrivé à tous, mais seulement à quelques-uns, qui, s'attachant aux choses d'ici-bas, ont désiré les biens terrestres, et se sont ainsi séparés des choses célestes et de Dieu.
Il résulte donc de ce que nous avons dit, que c'est parce que nous sommes naturellement sujets au changement que nous avons des facultés sujettes elles-mêmes au changement, pour diriger notre choix. Mais si nous avons des facultés de cette espèce, ce n'est pas une raison pour attribuer à 239 Dieu le mal que nous commettons : car nos fautes résultent de nos habitudes et non de nos facultés. Or, nos habitudes dépendent de notre libre choix : nous devenons donc vicieux en vertu de ce choix, et non en vertu de notre nature.
On peut encore prouver cela d'une manière plus convaincante, par le raisonnement suivant. Il a été dit précédemment que nos facultés sont les moyens que nous avons de faire tout ce que nous faisons. Or, la faculté que nous avons de choisir se compose elle-même de deux facultés opposées : c'est ainsi que sont réunies la faculté de mentir, et celle de dire la vérité ; la faculté de vivre avec tempérance, et celle de vivre avec intempérance. Mais l'habitude n'est pas composée de même de deux choses contraires : par exemple, nous n'avons pas en même temps l'habitude de vivre avec tempérance, et celle de vivre avec intempérance; l'habitude de mentir et celle de dire la vérité. Au contraire, les habitudes sont distinctes et opposées comme les choses auxquelles elles s'appliquent : ainsi, la tempérance dépend d'une bonne habitude, et l'intempérance, d'une mauvaise. Les vices ne résultent donc pas des facultés, mais des habitudes et de la préférence. Car ce n'est pas la faculté qui nous rend intempérants et menteurs, mais c'est la préférence. Il dépendait de nous, en effet, de dire la vérité, et de ne pas mentir. Puis donc que le vice n'est point une faculté, mais une habitude, nous ne devons point attribuer nos 240 vices à l'auteur de nos facultés, mais seulement à nos habitudes dont nous sommes nous-mêmes les principes et les causes volontaires. Car nous pouvions, par nos efforts, contracter de bonnes habitudes au lieu d'en contracter de mauvaises.
La faculté diffère de l'habitude en ce que toutes les facultés sont naturelles, tandis que toutes les habitudes sont acquises ; et en ce que les facultés ne sont point les résultats du travail, tandis que les habitudes résultent de l'étude et du fréquent exercice. Par conséquent, puisque la faculté est naturelle, et indépendante de l'étude, tandis que l'habitude est acquise et produite par l'étude, nous ne devons pas attribuer nos vices à la nature, mais à notre mauvaise conduite, qui nous fait contracter de mauvaises habitudes : car il a été démontré que toute habitude est acquise.
On voit que les facultés sont naturelles, parce que tous les hommes ont les mêmes facultés, si ce n'est ceux qui sont restés imparfaits : on voit aussi que les habitudes ne sont pas naturelles, parce que tous les hommes n'ont pas les mêmes habitudes, et qu'elles varient d'un individu à un autre. Car les choses naturelles sont les mêmes chez tous.
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Anthropologie
Kapitel 41: Aus welchem Grunde wir mit freiem Willen ausgestattet worden sind
S. 104 Es erübrigt sicb noch zu bemerken, aus welchem Grunde wir mit freiem Willen ausgestattet worden sind. Wir bemerken gleich: der freie Wille geht mit dem Denkvermögen zusammen, die geschaffenen Dinge besitzen von Natur aus die Fähigkeit der Veränderung und der Drehung, besonders die Dinge, die aus einem zugrunde liegenden Stoff entstanden sind. Der Anfang der Entstehung ist die Veränderung. Aus der Veränderung des zugrunde liegenden Stoffes kommt die Entstehung. Man wird den Satz verstehen, wenn man alle Pflanzen und Tiere ins Auge faßt, die auf dem Lande, in der Luft und im Wasser leben. Sie verändern sich beständig. Der freie Wille geht auch mit der Vernunft zusammen: das folgt recht klar aus den Darlegungen über das, was in unsrer Macht liegt, für die ernsten Hörer. Vielleicht ist es gar nicht unsinnig, auch jetzt an dieselben Ausführungen zu erinnern; denn die Reihenfolge der Auseinandersetzung erfordert sie. Der eine Teil der Vernunft ist theoretisch, der andre praktisch. Die theoretische Vernunft betrachtet, wie sich die Dinge verhalten. Die praktische ist beratender Natur, sie bestimmt das richtige Maß für die ausführbaren Handlungen. Die theoretische Vernunft nennt man Verstand, die praktische dagegen Ueberlegung. Die theoretische Vernunft bezeichnet man mit Weisheit, die praktische mit Einsicht. Jeder, der sich berät, weil die Wahl der Handlungen in seiner Macht liegt, berät sich, um das auszuwählen, was auf Grund der Beratung vorgezogen war, und um es nach der Wahl auszuführen. Wer die Macht hat, sich zu beratschlagen, muß auch durchaus Herr seiner Handlungen sein. Ist er nicht Herr seiner Handlungen, so hat er überflüssigerweise die Gabe, sich zu beratschlagen. Ist er dagegen Herr seiner Handlungen, so besteht notwendigerweise der freie Wille neben dem Denkvermögen. Denn es wird kein Denkvermögen geben oder, falls es vorhanden ist, wird es Herr seiner Handlungen sein. Ist es Herr seiner Handlungen, so wird es durchaus mit einem freien Willen ausgestattet sein. Es wurde gezeigt: auch die Dinge sind veränderlich, die aus einem zugrunde liegenden Stoff sind.
Aus beidem folgt also: der Mensch ist notwendigerweise mit freiem Willen ausgestattet und veränderlich. Veränderlich ist der Mensch, denn er ist erschaffen worden. Mit freiem Willen ist er ausgestattet, denn er ist auch vernünftig. Alle, die Gott beschuldigen, den Menschen gegen Schlechtigkeit nicht als unempfänglich, sondern ihn als mit freiem Willen begabt geschaffen zu haben, beschuldigen, ohne es selbst zu wissen, Gott, den Menschen als vernünftig und nicht als vernunftlos geschaffen zu S. 105 haben. Von den zwei Ansichten muß die eine richtig sein: entweder ist der Mensch vernunftlos, oder er ist, wenn er vernünftig ist und sich mit den ausführbaren Handlungen beschäftigt, mit freiem Willen ausgestattet. Notwendigerweise ist danach jede vernünftige Natur mit freiem Willen begabt und in ihrer eigenen Natur veränderlich. Dagegen lassen sich die Naturen, die aus einem zugrunde liegenden Stoff entstanden sind, auf zwei Arten verändern: wegen ihres Stoffes und gerade darum, weil sie entstanden sind. Alle übrigen Naturen, die nicht aus einem zugrunde liegenden Stoff entstanden, sind nur durch die eine Art ihrer Entstehung veränderlich. Andrerseits sind alle stofflosen Naturen, die sich rings auf der Erde finden und infolge ihrer Gemeinschaft mit den Menschen bei den Handlungen beteiligen, veränderlicher als die andren Naturen. Dagegen bleiben alle folgenden Naturen unverändert: die sich infolge ihrer ausgezeichneten Natur durch ihre innere Haltung Gott nähern und durch die Betrachtung Gottes die Glückseligkeit genießen, die sich nur sich selbst zugewandt, von den Handlungen und dem Stoff ganz und gar abgesondert, und der Beschauung sowie Gott zu eigen gegeben haben. Sie sind mit freiem Willen ausgestattet, weil sie vernünftig sind, aber sie sind unveränderlich aus den oben genannten Gründen. Das ist gar kein Wunder. Denn alle Menschen, die der Betrachtung ergeben waren und sich von den Geschäften getrennt hatten, blieben unveränderlich. Ich glaube: mit diesen Ausführungen ist zugleich dies bewiesen worden: von Anfang an sind alle vernünftigen Naturen aufs beste erschaffen worden; ferner: wären sie so geblieben, wie sie von Anfang an geschaffen waren, so wären sie von jeder Schlechtigkeit entfernt gewesen. Aber sie stürzen vorsätzlich in die Schlechtigkeit. Verharren sie freilich in dem ursprünglichen Zustand ihrer Geburt, so genießen sie die Glückseligkeit. Die Engel waren die einzigen körperlosen Wesen, die sich veränderten, auch sie wieder nicht alle, sondern nur einige von denen, die zum Niederen geneigt, Verlangen nach den irdischen Dingen trugen, als sie ihr Streben nach dem Höheren und zu Gott aufgegeben hatten.
Also ergibt sich aus dem Bewiesenen klar: wir haben das Vermögen, mit dem wir einen Vorsatz zustande bringen, als veränderlich, weil wir von Natur veränderlich sind; allerdings darf man deshalb, weil wir veränderliche Fähigkeiten besitzen, Gott nicht unsre Schlechtigkeit zum Vorwurf machen. Nicht in den Kräften, sondern in den dauernden Seelenzuständen wurzeln die Schlechtigkeiten. Die dauernden Zustände hängen von unsrem Vorsatz ab. Wir werden also durch unsren Vorsatz schlecht, wir sind nicht von Natur aus schlecht. Den Satz kann man noch genauer so erfassen: Im vorhergehenden bezeichneten wir das als Kraft, wodurch wir jede einzelne Sache, die wir tun, ausführen können. Jede Kraft, einen Vorsatz zustande zu bringen, beschäftigt sich mit den Gegensätzen. Es ist ein und dasselbe S. 106 Vermögen: zu lügen und die Wahrheit zu sagen; es ist ein und dasselbe Vermögen: in ernster und in zügelloser Art sein Leben zu führen. Der gleiche dauernde Zustand trifft jedoch nicht mehr bei den Gegensätzen zu, beispielsweise bei der zügellosen und bei der ernsten Art, sein Leben zu führen, oder dabei: zu lügen und die Wahrheit zu sagen; die einen Zustände sind vielmehr den andren entgegengesetzt; ernst leben ist ein Zustand der Tugend; zügellos leben ist ein Zustand der Schlechtigkeit. Die Schlechtigkeiten sind demzufolge keine Kräfte, sondern sie gehören zu den dauernden Zuständen und zum Vorsatz. Nicht die Kraft macht uns dazu fähig; zügellos zu leben oder zu lügen, sondern der Vorsatz. Lag es doch in unsrer Macht, die Wahrheit zu sagen und nicht zu lügen. Ist die Schlechtigkeit also keine Kraft, sondern ein dauernder Zustand, so ist nicht der an den Schlechtigkeiten schuld, der uns die Kraft verlieh, sondern der dauernde Zustand, der von uns, durch uns und unsertwegen erworben wird. Man konnte ja den entgegengesetzten dauernden Zustand durch die Uebung erwerben, und zwar nicht den schlechten Zustand. Die Kraft unterscheidet sich von dem dauernden Zustand so: sämtliche Kräfte sind natürlich, die dauernden Kräfte dagegen hinzuerworben; ferner: die Kräfte sind nicht lehrbar, die dauernden Zustände jedoch werden durch Lernen und Gewohnheit gewonnen. Ist also die Kraft natürlich und nicht lehrbar, der dauernde Zustand hingegen erworben und lehrbar, so ist nicht die Natur die Ursache der Schlechtigkeit, sondern dies: wir wurden schlecht erzogen und erwarben daher einen dauernden Zustand der Schlechtigkeit. Jeder dauernde Zustand ist erworben, wie gezeigt wurde. Daß die Kräfte von der Natur stammen, ersieht man deutlich daraus: alle Menschen, mit Ausnahme der Verstümmelten, haben dieselben Kräfte. Daß die dauernden Zustände nicht natürlich sind, erhellt daraus: nicht alle Menschen haben dieselben dauernden Zustände, sondern die einen besitzen diese, die andern verschiedene Zustände. Die natürlichen Anlagen sind ja bei allen Menschen die gleichen.