LIVRE PREMIER
CONTRE LES ENNEMIS DE LA VIE MONASTIQUE.
ANALYSE.
Ceux qui déclarent la guerre à Dieu sont punis infailliblement. — Cette vérité est prouvée par l’exemple des peuples qui voulurent empêcher la reconstruction du temple de Jérusalem après le retour de la captivité de Babylone. — Ce début a quelque chose de poétique et de majestueux. — il y a de l’exagération dans le tableau du châtiment des ennemis du peuple de Dieu, une exagération qui sent le jeune homme. — De ceux qui combattaient l’oeuvre de la reconstruction du temple à ceux qui troublent l’Eglise de Dieu en persécutant les moines, la transition est naturelle et facile. — Détails pittoresques de cette persécution, saint Jean Chrysostome feint de l’apprendre de la bouche d’un témoin qui lui donne le conseil d’écrire contre les persécuteurs. — Cette entrée en matière a quelque chose de dramatique et qui rappelle les dialogues de Platon. — Saint Chrysostome entre dans la composition de son livre avec mie émotion profonde; il n’est pas ému de colère , mais de compassion pour les malheureux persécuteurs. — Il se compare d’une manière charmante à une mère qui ne veut pas que son petit enfant la frappe, non pas à cause du mal qu’il lui sait à elle, mais de celui qu’il pourrait se faire à lui-même. — Les persécuteurs des saints se nuisent beaucoup à eux-mêmes et nullement à ceux qu’ils persécutent. — Cette vérité est démontrée, par l’exemple de saint Paul et de Néron, et par la parole de Jésus-Christ Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous ha iront, etc. (Lue. iv, 22, 23); donc saint Jean Chrysostome écrit dans l’intérêt des persécuteurs plus que dans celui des persécutés; il espère qu’ils écouteront ses conseils et qu’ils les apprécieront dès cette vie, de peur qu’ils ne soient obligés de les apprécier quand il sera trop tard, à l’exemple du mauvais riche. — Les ennemis de la vie monastique sont plus coupables que le mauvais riche; sa faute consistait seulement à omettre de faire du bien, tandis qu’ils empêchent, eux, les autres d’en faire. — Ils sont aussi coupables que les juifs qui persécutèrent les Apôtres et s’opposèrent à la propagation de l’Evangile.— Mais aussi par quels châtiments ils payèrent leur impiété dès cette vie. — Longue citation de l’historien Josèphe. — La foi ne suffit pas pour être sauvé, la bonne vie est nécessaire au salut.— De nombreux textes sont cités pour appuyer cette thèse qu’on dirait écrite exprès contre les protestants. — On objecte qu’il y aura donc beaucoup d’hommes qui seront damnés. — Mais le grand nombre ne saurait prévaloir contre la vérité. — Le fléau du déluge s’appesantit sur la totalité de la race humaine, excepté deux ou trois personnes, et il ne se commettait pas plus de crimes alors qu’aujourd’hui. — Tableau effrayant de la dépravation du monde à l’époque où vivait saint Jean Chrysostome.