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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) Adversus oppugnatores vitae monasticae libri I-III Apologie de la vie monastique
LIVRE TROISIÈME.

17.

Mais vous insistez et vous dites : Laissez d’abord mon fils se marier et avoir des enfants, puis ensuite quand il sera vieux, il embrassera cette vie plus parfaite que vous lui conseillez. Mais qui nous garantit, ‘d’abord que nous arriverons à la vieillesse, ensuite que, supposé que nous y arrivions, nous garderons toujours les mêmes idées? Nous ne sommes pas maîtres du terme de notre vie; c’est ce que nous apprend saint Paul quand il dit: Le jour du Seigneur vient tOut â fait comme un voleur de nuit. (I Thess. V, 2.) Du reste notre volonté ne persiste pas toujours dans les mêmes déterminations; c’est pourquoi un sage nous dit: N’attendez pas pour vous convertir au Seigneur, et ne remettez pas de jour en jour, de peur qu’en retardant vous ne soyez brisé et que vous ne périssiez au jour de la vengeance. (Eccli. V, 8.) Mais quand même il n’y aurait point là d’incertitude, vous ne devriez pas encore retarder ainsi le bonheur de vos enfants ni leur causer sans remords une si grande perte. Ce serait on effet le comble de la déraison, quand le jeune homme a besoin de soutien, quand l’ennemi se dresse si terrible devant lui, de lui ordonner de s’embarrasser dans les affaires du siècle afin qu’il soit plus facile à vaincre; puis, quand il a reçu mille blessures, quand il n’a plus dans son âme une seule partie saine, de l’armer pour le combat, en lui disant d’être vaillant, lui qui est si faible, si exténué.— Justement, direz-vous, car la lutte sera sans danger et la victoire facile, alors que la concupiscence sera éteinte.— Mais aussi quel combat que celui où nul ne ,se présente contre nous pour nous disputer la victoire! Je crains que la couronne du vainqueur ne soit pas très-brillante: Car bienheureux qui a pris le joug dès sa jeunesse! il s’assiéra solitaire et gardera le silence. (Jérem. Lament., III, 27.) Celui-là seul est digne d’éloges, de félicitations et de louanges, qui a su contenir la fougue de sa jeune nature, et qui a sauvé sa barque au fort de la tempête.

Du reste, ne disputons pas là-dessus; qu’il y ait lutte même dans ces circonstances, si vous le voulez. Sans doute, si le moment du combat dépendait de nous, nous aurions raison d’attendre ce temps; mais s’il nous faut combattre toute la vie présente, à commencer dès l’âge le plus tendre, dès l’âge de dix ans (en effet, nous portons la responsabilité de nos fautes dès cet âge, comme le prouvent les petits enfants dévorés par les ours pour avoir outragé le prophète Elisée), si Dieu demande de nous que nous luttions dès cet âge, où la guerre est déjà si rude et si violente, de quel droit fixez-vous le temps de la vieillesse pour le combat ? Si vous étiez le maître de commander au démon de ne pas fondre sur nous, de ne pas nous frapper, votre conseil ne manquerait pas encore de raison ; mais si, l’excitant à combattre et à frapper, vous me conseillez de rester en repos, mieux que cela, de me laisser accabler sans me défendre, dites-moi, feriez-vous un plus grand mal, si au fort de la guerre, vous alliez désarmer votre combattant et le livrer ainsi aux mains de son ennemi?

— Mais il est jeune et faible ! — C’est précisèment pour cela qu’il a besoin de moins s’exposer, et de s’entourer de plus de moyens de défense. Qu’il vive donc dans le calme et dans la tranquillité : ne le lancez pas dans les affaires, ne le jetez pas au milieu de ce monde, où l’on ne trouve qu’agitation et trouble. Vous agissez à rebours, vous voulez attirer dans la mêlée du monde ceux qui, à raison de leur âge, de leur faiblesse, de leur inexpérience, ont le plus à redouter les périls du combat, vous les y poussez, comme s’ils avaient fait leurs preuves et qu’ils eussent toute la force désirable, et vous ne permettez pas qu’ils aillent s’exercer dans le désert; vous faites comme quelqu’un qui ordonnerait au guerrier consommé et capable de cueillir des lauriers de demeurer les bras croisés et de ne faire la guerre que dans le silence et le rêve d’une méditation creuse, et au soldat inexpérimenté, incapable de soutenir la vue de la bataille, de se jeter pour cette raison même au sein de la mêlée et de diriger les opérations; vous accumulez à plaisir les obstacles dans une affaire déjà trop difficile en elle-même.

Outre cela il faut encore savoir que l’homme marié n’est plus maître de lui-même il faut de deux choses l’une, ou vivre toujours avec son épouse si elle le veut, ou, si elle désire garder la continence, commettre des adultères dès qu’on l’a quittée. Qu’est-il besoin de parler des assujettissements et des peines inséparables de l’éducation des enfants, et de toutes les inquiétudes qu’entraîne après soi la conduite d’un ménage? Ces embarras ne sont-ils pas plus que capables d’émousser la pointe des meilleures résolutions, et de jeter l’âme dans des assoupissements épouvantables?

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Apologie de la vie monastique

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