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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE IX.

4.

« Depuis, Hérode étant mort, un ange du « Seigneur apparut aussitôt en songe à Joseph qui était en Egypte (19). Et lui dit : Levez-vous et prenez l’enfant et sa mère et allez dans la terre d’Israël (20).»

« Et Joseph s’étant levé, prit l’enfant et sa mère, et s’en vint en la terre d’Israël (21).» L’ange ne dit plus ici: «Fuyez, » mais, « allez. »Vous voyez encore que le calme succède à l’orage et que l’orage revient après le calme. Car en quittant cette terre étrangère, il retourne dans son pays, où il apprend la mort funeste de ce meurtrier de tant d’enfants. Mais dès qu’il y est arrivé, il trouve encore un reste de ses précédents périls, le fils du tyran était vivant et régnait en Judée. « Mais ayant appris qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode son père, il appréhenda d’y aller, et ayant été averti en songe de la part de Dieu, il se retira au pays de Galilée (22). » Mais comment Archélaüs régnait-il dans la Judée, puisqu’il est dit dans l’Evangile que Ponce-Pilate en était gouverneur? Il n’y avait pas longtemps qu’Hérode était mort et son royaume n’était pas encore divisé en plusieurs parties. Donc pour un temps Archélaüs régnait au lieu d’Hérode, qui est appelé son père, pour le distinguer d’un autre Hérode, fils de ce premier et frère d’Archélaüs.

Mais, dira quelqu’un, si Joseph craignait d’aller en Judée à cause d’Archélaüs, il devait craindre aussi la Galilée à cause d’Hérode son frère, et fils du tyran. Je réponds que Joseph se mettait suffisamment à couvert de ce qu’il pouvait craindre, en ne demeurant point dans la Judée; parce que toute la fureur d’Hérode était tombée sur Bethléem, et sur le pays d’alentour. Archélaüs croyait qu’après ces sanglantes précautions il n’y avait plus rien à craindre; et que cet enfant qu’on cherchait seul, avait été tué avec les autres. D’ailleurs après avoir vu son père finir sa vie comme il l’avait finie, il devait craindre de continuer ses excès, et de lutter avec lui de cruauté.

« Et il vint demeurer en une ville appelée Nazareth, afin que ce qui avait été dit par le prophète fût accompli : Il sera appelé Nazaréen; » Joseph vient à Nazareth, pour éviter le péril, et pour revoir son pays qui lui était cher; et pour le faire avec plus de sûreté, il en reçoit l’ordre d’un ange. Saint Luc ne dit point que Joseph soit allé là par le commandement de l’ange: mais seulement que la purification (70) de la Vierge ayant été accomplie, ils s’en retournèrent à Nazareth. Que dirons-nous pour concilier ces deux évangélistes, sinon que le retour à Nazareth dont parle saint Luc, précéda la fuite en Egypte: Car Dieu ne leur commanda pas d’aller en Egypte avant la purification, de peur que la loi ne fût violée en quelque chose; mais cette cérémonie une fois accomplie, ils retournèrent d’eux-mêmes à Nazareth, où ils reçurent l’ordre de fuir en Egypte. Et ce fut au retour de ce bannissement que l’ange leur ordonna de demeurer en Nazareth, où ils étaient retournés d’eux-mêmes la première fois, par le plaisir qu’ils avaient de demeurer en leur pays. Comme ils n’étaient venus à Bethléem que pour obéir au commandement de l‘empereur, sans y trouver presque de lieu pour s’y loger : aussitôt ils s’en retournèrent à Nazareth; c’est pourquoi l’ange au retour de l’Egypte pour les mettre plus en repos, les renvoie encore en leur pays. Ce qui ne se fait pas sans une grande raison, puisque les- prophètes l’avaient prédit: « Afin d’accomplir, » dit l’Evangile, « ce qui avait été prédit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen. »

Quel est le prophète qui a dit cela? Ne soyez point en ceci trop curieux ni trop pointilleux. Car il y a beaucoup de prophéties qui se sont perdues, comme on en peut juger par le livre des Paralipomènes. La négligence et la paresse des Juifs a laissé perdre beaucoup de livres saints, comme leur impiété en a brûlé et détruit un grand nombre. Le prophète Jérémie se plaint de leur impiété; et leur négligence est attestée dans le quatrième livre des Rois, où il est marqué qu’après un long temps on eut peine à trouver le livre du Deutéronome, qui avait été caché en terre, et dont les caractères étaient presque effacés. Si lorsque leur pays était en paix, ils ont laissé périr ces livres si saints: combien l’auront-ils fait davantage au milieu de tant d’irruptions des peuples étrangers? Rien n’est plus certain, les prophètes avaient prédit que Jésus-Christ serait appelé Nazaréen, » et c’est pourquoi les apôtres lui donnent souvent ce nom.

Les Juifs étaient donc excusables, me direz-vous, de ne pouvoir comprendre la prophétie de Bethléem? Nullement. C’était au contraire cela même qui devait exciter leur curiosité, ils auraient dû chercher à concilier entre eux des oracles qui paraissaient se combattre. C’est le nom de Nazareth qui détermina Nathanaël à s’enquérir de Jésus, et il vint disant: «Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth? » (Jean, I, 46.) Car ce lieu était petit et méprisable; et non-seulement ce lieu, mais tout le pays de la Gaulée. C’est pourquoi les Pharisiens dirent à Nicodème : « Lisez bien l’Ecriture, et vous trouverez qu’il ne doit point sortir de prophète de la Galilée. » (Jean, VII,12.) Cependant Jésus-Christ ne rougit point d’être appelé de ce nom, pour nous faire voir qu’il n’a nul besoin de tout ce qui paraît grand selon les hommes. Il choisit ses apôtres eu Galilée, pays méprisé des Juifs, pour ôter toute excuse aux personnes lâches, et pour leur apprendre que rien de tout ce qui est extérieur ne leur peut nuire, s’ils s’appliquent sérieusement à la vertu. C’est pourquoi le Fils de Dieu n’a point voulu avoir de maison qui fût à lui : « Le Fils de l’homme, » dit-il, « n’a pas où reposer sa tête. » (Matth. VIII, 20.) C’est pour ce même sujet qu’il s’enfuit lorsqu’Hérode le veut tuer; qu’étant né il est mis dans une crèche; qu’il demeure dans une hôtellerie, et qu’il choisit une mère pauvre pour nous accoutumer à ne point rougir de toutes ces choses; pour nous apprendre, dès son entrée en ce monde, à fouler aux pieds tout l’orgueil du siècle, et à ne rechercher que les biens de l’âme qui sont les vertus?

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