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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE XI

2.

C’est aussi avec grande raison qu’il les appelle « race de vipères, » car on rapporte de cette espèce de serpent, qu’il tue la mère qui le porte, et qu’il n’entre au monde qu’en lui déchirant le sein. C’est là proprement ce qu’ont fait les Juifs. Ils ont été les parricides de leurs pères et de leurs mères, et ils ont trempé leurs mains dans le sang de ceux qui leur annonçaient la vérité. Mais il n'en demeure pas à ces reproches; il y ajoute encore un conseil.

« Faites donc de dignes fruits de pénitence (8). » Il ne vous suffit pas de cesser de faire du mal: il faut encore faire beaucoup de bien. Ne venez point à moi avec cette légèreté qui vous est si ordinaire, en vous convertissant pour un moment, et devenant ensuite aussi méchants que jamais. Je ne viens pas pour la même mission que les prophètes qui m'ont précédé. Ce que Dieu opère aujourd'hui dans le monde est beaucoup plus important que ce qu'il y a jamais fait. C'est le juge même des hommes, et le souverain de ce royaume éternel, qui vient en personne apprendre aux hommes les règles d'une sagesse plus sublime, et qui les appelle au ciel, et à une vie toute céleste: C'est pourquoi je vous parle des supplices de l'enfer qu'on vous a cachés jusqu'ici et je vous apprends que les biens et les maux que vous devez attendre sont éternels. Renoncez donc enfin à vos vices, et ne les couvrez plus selon votre coutume; de ce vain prétexte, que vous êtes les enfants d' Abraham, d'Isaac et de Jacob, cessez de mettre toujours en avant la noblesse et la sainteté de vos pères. Il ne leur parle pas ainsi pour leur défendre de se dire fils de ces saints hommes, mais pour les empêcher de fonder tout leur espoir dans les vertus de leurs pères sans se mettre en peine d'en acquérir eux-mêmes. II leur découvre ce qu'ils ont de (83) caché dans le coeur, et il prophétise en même temps ce qui devait leur arriver. Car il se trouve qu’en effet ils dirent à Jésus-Christ « Nous sommes la race d’Abraham, et nous n’avons jamais été esclaves de personne. »(Jean, VIII, 33.) Saint Jean commence donc par rabaisser cet avantage, qui faisait le principal sujet de leur orgueil. Mais remarquez comme il les redresse sur ce point, sans déprécier aucunement le mérite du saint patriarche. Après avoir dit : « Ne songez pas à dire : nous avons Abraham pour père, » il n’ajoute pas : parce que le patriarche ne vous servira de rien; mais, employant une expression plias douce et en quelque sorte plus polie, il dit:

« Car je vous déclare que Dieu peut faire naître de ces pierres même des enfants à Abraham (9). » Quelques-uns croient que ce prophète par cette métaphore, et ce mot de « pierres », a marqué la conversion des Gentils. Mais je crois qu’il y a encore un autre sens sous ces paroles. C’est comme si le prophète leur disait : Ne croyez pas, quand même vous péririez tous, que le saint patriarche demeure privé de postérité. Non, Dieu ne le souffrira pas, parce qu’il peut de ces pierres même faire naître des hommes qui seront fils d’Abraham. Aussi bien l’a-t-il déjà fait, car il n’est pas plus difficile de faire naître un homme d’une pierre que d’une mère stérile. C’est ce que le prophète insinue par ces paroles :

« Regardez la pierre dure dont vous avez été taillés, et l’abîme de la fosse dont vous avez été tirés. Regardez Abraham votre père, et Sara qui vous a mis au monde. » (Isaïe, LI, 1.) Saint Jean donc les fait souvenir ici de cette prophétie, et leur montre que si Dieu rendit autrefois Abraham père d’une manière aussi miraculeuse que s’il avait forcé les pierres à lui donner des enfants, il lui était facile d’opérer encore aujourd’hui le même prodige.

Mais considérez de quelle manière il cherche à les ébranler par la menace d’être un jour séparés de Dieu. Il ne dit point, de peur de les jeter dans le désespoir : Dieu a déjà suscité, mais « peut susciter. » Il ne dit pas seulement que Dieu peut de ces pierres « susciter des hommes; mais ce qui est beaucoup plus, qu’il en peut faire naître des enfants à Abraham. » Vous voyez comme il essaye de les détacher de ces illusions dont ils se berçaient en songeant à leur filiation charnelle, ainsi qu’au crédit de leurs ancêtres auprès de Dieu, pour les amener à fonder toutes leurs espérances de salut sur le mérite personnel d’une sincère pénitence et d’une sainte vie; vous voyez comme il donne l’exclusion à la parenté selon la chair, et fait prévaloir la parenté selon la foi.

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