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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ii ad Corinthios argumentum et homiliae 1-30 Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
HOMÉLIE IX.

3.

Un infidèle vous demande : qui donc est venu du ciel vous. annoncer cette vie future? Que lui direz-vous? — D'où savez-vous que Dieu existe ? — L'ordre visible de cette création,.l'univers lui-même, le consentement général nous le disent assez. — Je vous tiendrai le même langage au sujet du jugement. — Comment cela?-. le vous interrogerai et vous répondrez. — Dieu est-il juste, et rend-il à chacun selon son mérite? Ou bien au contraire veut-il que les méchants soient dans le ,bonheur et lus délices, et que les bons soient malheureux? — Non certes, direz-vous; les hommes . mêmes ne le souffriraient pas. — Mais ceux qui souffrent ici-bas, où (63) trouveront-ils le bonheur? Où les méchants souffriront-ils, s'il n'y a pas ensuite une autre vie où chacun recevra selon ses oeuvres? Voyez-vous que c'est un pour un, et non pas deux pour un? Je vais plus loin, et je prétends vous montrer que les méchants n'auront pas même un pour un, que les justes auront deux pour un. Ceux qui pendant la vie,se sont plongés dans les délices, n'ont pas même reçu un, pour uni ceux au contraire qui ont pratiqué la vertu, ont reçu deux pour, un. — Quels sont ceux qui ont goûté le repos pendant la vie? Sont-ce ceux qui ont abusé du temps présent ou ceux qui se sont conduits avec sagesse? — Les premiers, dites-vous; moi, je vous dis que ce sont les derniers, et j'en atteste ceux-mêmes qui ont joui des biens présents, et ils n'auront rien à répliquer à ce que je vais dire.

Que de fois n'ont-ils pas maudit leurs fiancées, et le jour où s'est ouverte la chambre nuptiale? Que de fois n'ont-ils pas envié le bonheur de ceux qui ne se sont point mariés ! Que de jeunes gens, libres de se marier, n'ont pu s'y résoudre, à la pensée des embarras de cet état de vie ! Je n'entends point par là décrier le mariage, (il est honorable), je ne fais que blâmer ceux qui en abusent. Si la vie des hommes mariés semble parfois insupportable, que dirons-nous de ceux qui se précipitent dans le gouffre de l'adultère? Est il un esclave plus malheureux? Que dirons-nous.de ceux qui se corrompent dans legs délices, et y contractent toutes sortes de maladies ? — Mais la gloire a glu moins des charmes. — Rien de plus amer qu'une telle servitude. L'homme, avide de gloire, se fait esclave, rampe jusqu'à terre pour plaire à tout le monde. Quiconque au contraire la foule aux .pieds, quiconque méprise cette gloire qui vient des hommes, est au-dessus des autres. — Mais les richesses sont désirables. — N'avons-nous pas démontré bien des fois que moins on a de richesses; plus on est riche et tranquille. — Il y a du plaisir à s'enivrer. — Non, vous ne pouvez tenir ce langage. — Si donc la pauvreté vaut mieux que les richesses, si le célibat est préférable au mariage; si l'obscurité vaut mieux que la gloire, la. privation mieux que les délices, on peut dire que les hommes détachés des choses de ce monde possèdent plus que les autres.

Je n'ai rien dit encore de l'espérance qui soutient l'homme affligé, même au milieu des plus vives souffrances, de cette crainte de l'avenir qui trouble le plaisir, même au sein des plus abondantes jouissances. N'est-ce pas là un terrible châtiment, et d'autre part, n'est-ce pas là aussi une source féconde de bonheur et de repos ? Mais ce n'est pas tout. — Qu'y a-t-il donc encore ?- Les délices de la vie n'ont rien de réel , pas même au moment où on les goûte; leur nature et leur fragilité le montrent assez; les biens qui viennent de l'affliction, non-seulement sont de vrais biens, mais ils demeurent inébranlables. — Vous le voyez donc, ce n'est pas deux pour rien, mais trois, cinq, dix, vingt, mille pour rien, qu'il faut dire. Un exemple de vous le fera comprendre. Le mauvais riche et Lazare crut joui, l'un du présent; l'autre de l'avenir. Est-ce la même chose, je vous le demandé, que d'être éternellement tourmenté, et de souffrir quelques instants la faim? De souffrir dans un corps mortel, et d'endurer sans pouvoir mourir le cruel supplice du feu ? Ne verrez-vous point de différence entre ces couronnes, ces jouissances, éternelles récompenses d'une courte maladie, et ces supplices, ces tourments éternels, conséquence de quelques instants de plaisir? Est-ce la même chose? qui oserait le dire? Comparez ces deux états, quant à la quantité, quant à la qualité, voyez l'estime, que Dieu fait de l'un et de l'autre, le jugement qu'il porte sur l'un et, sur l'autre. Jusques à quand tiendrez-vous un langage. digne de ces insectes qui se roulent dans la poussière ? Est-ce ainsi que doivent parler des hommes raisonnables? Convient-il de sacrifier une âme si précieuse pour un si vil plaisir, quand il faudrait au contraire gagner le ciel au prix de quelques fatigues?

Voulez-vous une autre preuve du jugement terrible qui se fera au dernier jour? Ouvrez la porte de votre conscience, et voyez ce juge qui siège au dedans de votre âme. Malgré l'amour que vous avez pour vous-mêmes, vous vous condamnez, et vous n'oseriez point porter sur vous-mêmes une injuste sentence. Pensez-vous que Dieu se préoccupe moins de la justice, qu'il ne prononcera pas, lui aussi, sur tous une sentence équitable, croyez-vous que cette sentence doive être prononcée au hasard et sans fondement? qui oserait le dire ? personne- assurément. Tous, grecs et barbares, poètes et philosophes, le genre humain tout entier est en cela d'accord avec nous, chacun à sa manière ; et tous mettent des tribunaux dans les enfers, tant c'est chose manifeste et (64) reconnue ! — Et pourquoi, demandez-vous, Dieu ne punit-il pas dès ce monde? C'est pour montrer sa générosité, pour nous laisser le temps du repentir qui doit nous sauver, pour ne pas causer la ruine du genre humain, pour ne point priver du bonheur éternel ceux qui, par un changement complet de vie peuvent encore opérer leur salut. S'il punissait aussitôt après le péché, s'il frappait de mort sur-le-champ, comment Paul eût-il été sauvé? Comment Pierre, comment les apôtres, ces docteurs des nations eussent-ils été sauvés? Comment David eût-il gagné le ciel par sa pénitence? Et les Galates? et tant d'autres? Voilà pourquoi le Seigneur ne fait pas toujours éclater sa vengeance en cette vie. C'est te petit nombre seulement qu'il punit ici-bas. Tous ne sont point punis dans l'autre inonde : les uns reçoivent leur châtiment sur la terre, les autres après la mort. Il veut, par les châtiments qu'il inflige, dès cette vie, ranimer les plus opiniâtres; en laissant les autres impunis, il veut fixer notre attention sur les châtiments de la vie future. D'ailleurs n'en voyez-vous pas un grand nombre punis même ici-bas ; ceux par exemple qu'une tour écrasa dans sa chuté, ceux dont le sang fut mêlé par Pilate au sang des victimes; ces Corinthiens qui moururent avant le temps pour avoir profané les saints mystères, ce Pharaon, ces Juifs, massacrés par les barbares, une multitude d'autres alors, maintenant et toujours? D'autres aussi, coupables des plus grands crimes, sont morts sans avoir été châtiés durant leur vie, comme ce riche du temps de Lazare, comme beaucoup d'autres encore.

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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
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