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et c'est le sort qui nous attend, si nous ne voulons pas croire. Voilà pourquoi l'apôtre compare l'avènement du Seigneur aux jours de Noé. De même qu'on refusa de croire à l'ancien déluge, de même on ne veut pas croire au déluge de l'enfer. N'était-ce donc qu'une menace jadis? L'événement ne s'est-il pas accompli? Et celui qui infligea si soudainement le supplice alors, ne l'infligera-t-il pas, à bien plus forte raison, aujourd'hui encore? Les attentats des anciens âges ne dépassaient pas ceux d'aujourd'hui; qu'est-ce à dire? « Alors » , dit l'Ecriture, « les enfants de Dieu allèrent trouver les filles des hommes » (Gen. VI, 2) ; et le pêle-mêle était affreux ; et aujourd'hui quelle honte fait reculer? Croyez-vous, oui ou non, au déluge, oui le prenez-vous pour une fable ? Les montagnes où l'arche s'est arrêtée l'attestent, je parle des montagnes de l'Arménie.
Les exemples me viennent en foule; j'en prends un- singulièrement manifeste. Quelqu'un de vous a-t-il jamais voyagé en Palestine ? Ce ne sont plus des paroles, mais des choses que je dis. — Quoique, à dire vrai, mes preuves de tout à l'heure fussent plus convaincantes que des réalités. Car ce que dit l'Ecriture mérite plus notre foi, que ce que voient nos yeux. Eh bien donc, quelqu'un de vous a-t-il jamais voyagé en Palestine? je pense que quelqu'un a fait ce voyage. Eh bien, vous qui avez vu le pays, servez-moi donc de témoins auprès de ceux qui n'y ont pas été. Au-dessus d'Ascalon et de Gaza, à l'endroit où cesse le Jourdain, il y a un pays immense, fertile ; disons mieux, il était fertile, car aujourd'hui il ne l'est plus; c'était une contrée belle comme le paradis. « Loth vit», dit l'Ecriture, « tout le pays autour du Jourdain. et il était arrosé comme le paradis de Dieu ». (223) (Gen. XIII, 10.) Donc, c'était un pays tout en fleurs, rivalisant avec les plus belles contrées du monde, un pays dont la fertilité égalait celle du paradis de Dieu; et il n'est pas aujourd'hui de désert plus désert.