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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) Commentaire sur la première épitre aux Thessaloniciens
HOMÉLIE X.

4.

« Prenez garde que nul ne rende à un autre le mal pour le mal (15) ». S'il ne faut pas rendre le mal pour le mal, à bien plus forte raison ne convient-il pas de rendre le mal pour le bien ; à plus forte raison encore, si l'on n'a reçu aucun mal, ne faut-il pas rendre le mal. Mais un tel, dit-on , est un être méchant; et il m'a, fait beaucoup d'injures. Voulez-vous le punir? Ne lui rendez pas la pareille ; laissez-le impuni. Est-ce assez ? nullement. « Mais cherchez toujours à faire du bien, et à vos frères, et à tout le monde ». Voilà la sagesse supérieure, qui ne se contente pas de ne pas rendre le mal pour le mal, qui veut, en outre, rendre le bien pour le mal. C'est là, en effet, la vraie vengeance, funeste pour celui qui en est l'objet, entièrement utile pour vous ; disons mieux, utile aussi pour l'autre, si sa volonté y consent. Et ne croyez pas qu'il s'agisse ici seulement des fidèles, car l'apôtre vous dit : « Et à vos frères, et à tout le monde ».

« Soyez toujours dans la joie (16) ». Ceci regarde les épreuves qui jettent l'âme dans la tristesse. Ecoutez, tous tant que vous êtes, qui êtes tombés dans la pauvreté; écoutez, vous tous qui êtes tombés dans l'infortune, car de là naît la joie. Quand nous sommes portés à laisser toute offense impunie, à faire du bien à tous les hommes, d'où viendrait, répondez-moi, l'aiguillon de la douleur qui percerait (236) notre âme? Celui que les mauvais traitements réjouissent, de telle sorte qu'il se venge par des bienfaits de celui qui le blesse, comment serait-il accessible au chagrin? Mais, me diton, un tel caractère est-il possible? Nous n'avons qu'à vouloir pour le rendre possible. L'apôtre continue et nous montre le chemin : « Priez sans cesse (17). Rendez grâces à Dieu en toutes choses, car c'est là la volonté de Dieu (18) ».

Toujours des actions de grâces, voilà la sagesse. Vous avez éprouvé quelque mal? Mais, si vous le voulez , il n'y a pas là de mal; bénissez Dieu, et le mal se transforme en bien dites-vous aussi, comme Job : « Que le nom du Seigneur soit béni dans tous les siècles ». (Job, I, 21.) Car, répondez-moi, qu'avez-vous souffert qui ressemble à ce qu'il a souffert? La maladie est tombée sur vous? Il n'y a là rien d'étrange; notre corps est mortel et fait pour la souffrance. Mais la pauvreté vous a surpris; vous n'avez plus d'argent? Mais l'argent se gagne et se perd, il n'a d'usage qu'ici-bas. Vous avez été attaqué, calomnié par des ennemis? Mais ce n'est pas nous qui avons souffert, en cela, aucun mal; le mal est pour ceux qui nous ont fait injure. En effet, dit le Prophète, « l'âme qui commet le péché, mourra elle-même ». (Ezéch. XVIII, 20.) Or, le pécheur, ce n'est pas celui qui a souffert, mais celui qui a fait le mal; donc il ne faut pas se venger de celui qui est dans la mort, mais prier pour lui, afin de l'affranchir de la mort. Ne voyez-vous pas que l'abeille meurt en frappant de son aiguillon ? Dieu se sert de cet animal pour nous montrer que nous ne devons jamais nuire aux autres hommes; c'est nous, en effet, qui nous frappons de mort. Il peut se faire qu'en les frappant, nous leur causions une petite douleur; mais nous, nous y perdons la vie comme l'abeille. C'est ce que dit l'Ecriture : « Combien l'abeille est travailleuse »; l'ouvrage qu'elle produit rend la santé aux rois et aux particuliers, mais ne la défend en rien de la mort; il faut absolument qu'elle périsse. Si le mal qu'elle fait n'est pas racheté par tant de services, il en est de même, à bien plus forte raison, pour nous.

C'est vraiment ressembler aux bêtes les plus féroces que de commencer à nuire à quelqu'un sans provocation de sa part; et même c'est être pire que les bêtes féroces, car si vous les laissez dans leurs solitudes, si vous n'exercez contre elles aucune contrainte, aucune violence; elles ne vous feront jamais de mal, elles n'iront pas vous trouver, elles n'iront pas vous mordre, elles passeront leur chemin. Mais toi, ô homme, toi qui es doué de raison, qui as reçu en privilège tant de puissance, d'honneur et de gloire, tu n'imites. pas même la conduite des bêtes féroces envers les animaux de la même espèce, et tu commets l'injustice contre ton frère, et tu le dévores. Et comment pourras-tu t'excuser?

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Traductions de cette œuvre
Commentaire sur la première épitre aux Thessaloniciens
Homilien über den I. Thessalonicher-Brief (BKV) Comparer

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