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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ii ad Timotheum homiliae 1-10 Commentaire sur la deuxième épitre à Timothée
HOMÉLIE III.

2.

En m'entendant parler d'athlète, n'allez pas vous représenter un saint Paul, un homme invincible, mais quelqu'un du commun qui, s'il n'était grandement soutenu et encouragé, ne demeurerait peut-être pas ferme, et n'en gagerait peut-être pas même la lutte. De cette manière ceux qui, sans combattre eux-mêmes, sont cause de la victoire remportée, méritent bien de partager la couronne. Faut-il s'étonner si parmi les vivants celui qui prend part aux combats est appelé à partager les récompenses des combattants, lorsque cette sorte de communion n'est pas même interdite avec ceux qui sont morts, couchés dans la tombe, déjà couronnés et qui n'ont plus besoin de rien? C'est saint Paul lui-même qui le dit : « Communiquant avec les mémoires des saints ». — Comment cela est-il possible, direz-vous ? — Lorsque vous admirez un saint, lorsque vous imitez quelqu'une des belles actions qui l'ont fait couronner, vous participez à ses combats et à ses couronnes.

« Que le Seigneur lui accorde de trouver miséricorde devant le Seigneur en ce jour-là ». Il a eu pitié de moi, veut-il dire, donc il recevra à son tour miséricorde en ce jour terrible et redoutable, où nous aurons tant besoin de miséricorde. « Que le Seigneur », dit-il, « lui accorde de trouver miséricorde devant le Seigneur ». Quoi donc, y a-t-il deux Seigneurs? Nullement, nous n'avons qu'un seul Seigneur qui est Jésus-Christ, et qu'un seul Dieu. C'est un des passages dont abusent les marcionites. Mais qu'ils sachent que c'est une manière de parler familière à la sainte Ecriture et qu'elle en use fréquemment. Par exemple elle dit: « Le Seigneur a dit à mon Seigneur», et encore: «J'ai dit au Seigneur: Vous êtes mon Seigneur ». (Ps. CIX, 1, et XV, 2); et ailleurs encore : « Le Seigneur fit pleuvoir de la part du Seigneur». (Gen. XIX, 24.) Cette manière de parler indique des personnes consubstantielles, et non une différence de nature. L'Ecriture parle ainsi non pour nous faire entendre deux substances différentes l'une de l'autre, mais deux personnes de la même substance l'une et l'autre. Remarquez encore ce que dit l'apôtre : « Que le Seigneur lui accorde.... » Quoi? Rien autre chose que la miséricorde. Comme Onésiphore avait eu pitié de lui , il souhaite que Dieu ait aussi pitié d'Onésiphore. Si Onésiphore, qui s'était exposé aux dangers, avait besoin de miséricorde pour être sauvé, nous en aurons aussi besoin à bien plus forte raison.

Car il sera terrible, deux fois terrible le compte à rendre au Seigneur. — Nous aurons besoin de beaucoup d'indulgence pour ne pas nous entendre dire : « Retirez-vous de moi , je ne vous connais pas, vous qui opérez (364) l'iniquité ».; et encore : « Allez, maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour1e diable et pour ses anges» (Matth. VII, 23 et XXV, 41); et encore : « Il y a un abîme entre vous et nous» (Luc, XVI, 26); et encore ce mot plein de terreur : « Prenez-le, et le jetez dans les ténèbres extérieures » ; et encore celui-ci qui n'est pas moins affreux : « Serviteur méchant et paresseux». ( Matth. XXII, 13 et XXV, 26.) Rien de plus terrible et de plus épouvantable que ce tribunal.; et cependant Dieu est doux et clément. Il se nomme le Dieu des miséricordes et se Dieu de la consolation , et il est bon comme personne n'est bon, il est plein de bénignité, de mansuétude et de compassion, et il ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive. (Ezéch. XIII, 23.) D'où vient donc, d'où vient que ce jour est rempli de tant d'épouvante ? Un fleuve de feu coule devant sa face; les livres où nos actions se trouvent écrites, sont ouverts; ce jour est comme une fournaise ardente; les anges parcourent l'univers on tout sens, partout les feux s'embrasent. — Comment donc peut-on dire que le Seigneur est clément, qu'il est miséricordieux, qu'il est bon? — Il est bon même ainsi; c'est cela même qui montre la grandeur de sa bonté. Car par ce moyeu il nous inspire une grande terreur, afin qu'excités par cette raison nous concevions enfin le désir du céleste royaume.

Remarquez comme le témoignage qu'il rend à Onésiphore n'est pas un témoignage ordinaire et tel quel. « Souvent il m'a soulagé », dit-il. d'étais comme un athlète que la fatigue et la chaleur accablent, et il m'a rafraîchi, réconforté. — « Vous savez mieux que personne toutes les assistances qu'il m'a rendues à Ephèse ». Il m'a consolé non-seulement à Ephèse, mais aussi à Rome. Tel doit être l'homme vigilant et sobre, ce n'est pas une fois, ni deux, ni trois, qu'il doit travailler, mais toute sa vie. De même que ce n’est pas assez pour notre corps de se nourrir une fois pour subsister ensuite le reste du temps de notre vie, mais qu'il a besoin d'une nourriture quotidienne; de même notre piété veut être chaque jour entretenue par la pratique des bonnes oeuvres. Nous avons un grand besoin de miséricorde. C'est pour nous guérir de nos péchés que le bon Dieu a fait tout ce qu'il a fait; pour lui il n'a besoin de rien, c’est pour nous qu'il agit. C'est pourquoi il nous a tout révélé et expliqué, et non-seulement expliqué par des paroles mais confirmé par des oeuvres. Certes on pouvait en croire sa parole; mais pour que personne ne s'imagine que l'enfer ne soit qu'une exagération de langage et un vain épouvantail, il ajoute à sa parole l'a preuve par les faits. Comment cela? en infligeant des châtiments aux particuliers et aux nations. Cette preuve par les faits, il vous la donne tantôt en châtiant Pharaon, tantôt en versant sur la terre les eaux du déluge pour la destruction du genre humain, tantôt en répandant des torrents de feu sur des villes coupables. Et aujourd'hui même que de méchants ne voyons-nous pas punis et châtiés? Ce sont là autant de preuves de l’existence de l'enfer.

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Commentaire sur la deuxième épitre à Timothée
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