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Comment donc ne trouverions-nous point de difficulté, aujourd’hui qu’il faut, pour reconquérir notre gloire passée,
Chasser ces chiens maudits qu’amena le Destin1?
Mais si tu veux m’en croire, cette œuvre qui paraît si difficile deviendra aisée ; il suffit d’accroître le nombre de nos soldats, et de leur rendre la confiance, Puis, quand nous aurons une armée indigène, ajoute à ta puissance une force qui lui manque aujourd’hui, et dont Homère a fait le signe distinctif des grands cœurs, quand il a dit :
Terrible est le courroux des rois, enfants des dieux.2
Ton courroux! déploie-le contre ces barbares; et bientôt, soumis à tes ordres, ils laboureront la terre, comme jadis les Messéniens, après avoir mis bas les armes, servirent d’Ilotes aux Spartiates; ou bien, reprenant la route par laquelle ils sont venus, ils fuiront, ils iront annoncer au delà de l’Ister qu’aujourd’hui les Romains ne sont plus aussi faciles, et qu’à leur tête est un prince jeune, vaillant,
Sévère, et devant qui l’innocent même a peur.3