II.
Or cette parole ne semble point opposée à nos précédentes assertions; car, si la perfection des premiers ordres ne se trouve pas chez les derniers dans toute son excellence, néanmoins elle leur est communiquée en partie, et, selon le degré de leur capacité, par la loi de cette universelle harmonie qui unit si intimement toutes choses. Par exemple, les chérubins jouissent sans doute d'une sagesse et d'une connaissance merveilleuses; mais les esprits inférieurs participent aussi à la sagesse et à la connaissance, d'une façon moins sublime, il est vrai, et moins abondamment, parce qu'ils sont moins dignes. Ainsi le don de la connaissance et de la sagesse est commun à toutes les intelligences célestes; mais ce qui est propre à chacune d'elles, ce qui est déterminé par leur nature respective, c'est de recevoir le bienfait divin immédiatement et en premier lieu, ou bien médiatement et en degré inférieur. Et l'on ne se trompe pas, en appliquant ce même principe à tous les esprits angéliques; car, comme dans les premiers brillent éminemment les augustes attributs des derniers, de même ceux-ci possèdent les qualités de ceux-là, toutefois avec moins d'excellence et de perfection. Il n'est donc pas absurde, comme on voit, que la théologie donne le nom d'anges aux pontifes de notre hiérarchie, puisque, en la mesure de leurs forces, ils s'associent au ministère des anges par la fonction d'enseigner, et, autant qu'il est permis à l'humanité, s'élèvent jusqu'à leur ressemblance par l'interprétation des sacrés mystères.