Edition
Masquer
Regula Benedicti
Caput LXXII. De Zelo bono, quem debent habere Monachi
[1] Sicut est zelus amaritudinis malus qui separat a Deo et ducit ad infernum, [2] ita est zelus bonus qui separat a vitia et ducit ad Deum et ad vitam aeternam.
[3] Hunc ergo zelum ferventissimo amore exerceant monachi, [4] id est ut «honore se invicem praeveniant,» [5] infirmitates suas sive corporum sive morum patientissime tolerent, [6] oboedientiam sibi certatim impendant; [7] nullus quod sibi utile iudicat sequatur, sed quod magis alio; [8] caritatem fraternitatis caste impendant, [9] amore Deum timeant, [10] abbatem suum sincera et humili caritate diligant, [11] Christo omnino nihil praeponant, [12] qui nos pariter ad vitam aeternam perducat.
Traduction
Masquer
La règle de Saint Benoît
CHAPITRE LXXII. DU BON ZELE QUI DOIT ANIMER LES MOINES
Il est un zèle amer, un faux zèle qui sépare de Dieu et conduit à l'enfer: il est, par contre, un saint zèle qui ne sépare que des vices et qui mène à Dieu ainsi qu'à la vie éternelle. Ce bon zèle, les moines doivent s'y exercer avec la plus ardente charité; ce qui revient à dire:
qu'ils s'honorent mutuellement de respectueuses prévenances; qu'ils supportent avec une inaltérable patience les infirmités physiques ou morales de leur prochain; qu'ils se rendent à l'envi une exacte obéissance; que nul ne recherche son propre avantage, mais plutôt ce qu'il juge profitable à autrui; qu'ils échangent entre eux d'honnêtes marques de charité fraternelle; que leur crainte de Dieu soit inspirée par l'amour; qu'ils portent à leur abbé une affection humble et sincère; qu'ils ne préfèrent absolument rien au Christ, lequel daigne nous conduire tous tant que nous sommes à la vie éternelle!