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Werke Tertullian (160-220) Scorpiace

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Scorpiace

VI.

[1] Sed si certaminis nomine deus nobis matyria proposuisset, per quae cum aduersario experiremur, ut, a quo libenter homo elisus est, eum iam constanter elidat, hic quoque liberalitas magis quam acerbitas dei praeest. Euulsum enim hominem de diaboli gula per fidem iam et per uirtutem inculcatorem eius uoluit efficere, ne solummodo euasisset, uerum etiam euicisset inimicum. [2] Amauit, qui uocauerat in salutem, inuitare et ad gloriam, ut, qui gaudeamus liberati, exultemus etiam coronati. Agonas istos, contentiosa sollemnia et superstitiosa certamina Graecorum et religionum et uoluptatum, quanta gratia saeculum celebret iam et Africae licuit. Adhuc Carthaginem singulae ciuitates gratulando inquietant donatam Pythico agone post stadii senectutem. [3] Ita ab aeuo dignissimum creditum est studiorum experimentum committere, artes corporum et uocum de praestantia expendere, praemio indice, spectaculo iudice, sententia uoluptate. Qua nuda sunt praelia, non nulla sunt uulnera; pugni quassant, calces arietant, caestus dilaniant, flagella dilacerant. [4] Nemo tamen agonis praesidem suggillans erit, quod hornines uiolentiae obiectat. Iniuriarum actiones extra stadium. Sed, quantum liuores illi et cruores et uibices negotiantur, intende: coronas scilicet et gloriam et dotem, priuilegia publica, stipendia ciuica, imagines, statuas et, qualem potest praestare saeculum, de fama aeternitatem, de memoria resurrectionem. [5] Pyctes ipse non queritur dolere se, nam uult; corona premit uulnera, palma sanguinem obscurat; plus uictoria tumet quam iniuria. Hunc tu laesum existimabis, quem uides laetum? Sed nec uictus ipse de agonotheta casum suum exprobrabit. [6] Deum dedecebit artes et disciplinas suas educere in medium, in hoc saeculi spatium, in spectaculum hominibus et angelis et uniuersis potestatibus? Carnem atque animam probare de constantia atque tolerantia? Dare huic palmam, huic honorem, illi ciuitatem, illi stipendia? etiam quosdam reprobare et castigatos cum ignominia submouere? Nimirum praescribis deo, quibus temporibus aut modis aut locis de familia sua iudicet, quasi non et praeiudicare iudici congruat. [7] Quid nunc, si non certaminis nomine in martyria fidem exposuisset, sed et proprii profeCtus, nonne oportebat illam habere aliquem spei cumulum, cui studium suum cogeret uotumque suspenderet, quo eniteretur ascendere, cum terrena quoque officia in gradus aestuent? Aut quomodo multae mansiones apud patrem, si non pro uarietate meritorum? Quomodo et stella ab stella distabit in gloria, nisi pro diuersitate radiorum? [8] Porro et si fidei propterea congruebat sublimitati et claritatis aliqua prolatio, tale quid esse oportuerat illud emolumenti, quod magno constaret: labore, cruciatu, tormento, morte. Sed respice conpensationem, cum Caro et anima dependitur ---- quibus in homine carius nihil est, alterum manus dei, alterum flatus, ---- ipsa dependi in profectum quorum est profectus, ipsa erogari quae lucri fiant, eadem pretia quae et merces. [9] Prospexerat et alias deus inbecillitates condicionis humanae, aduersarii insidias, rerum tallacias, saeculi retia, etiam post lauacrum periclitaturam fidem, perituros plerosque rursum post salutem, qui uestitum obsoletassent nuptialem, qui faculis oleum non praeparassent, qui requirendi per montes et saltus et umeris essent reportandi. Posuit igitur secunda solacia et extrema praesidia, dimicationem martyrii et lauacrum sanguinis exinde secuturum. [10] De cuius felicitate Dauid: beati quorum dimissae sunt iniquitates et quorum tecta sunt peccata. Beatus cui non inputauerit deus delictum. Proprie enim martyribus nihil iam reputari potest, quibus in lauacro ipsa uita deponitur. [11] Sic dilectio operit multitudinem peccatorum, quae deum scilicet diligens ex totis uiribus suis, quibus in martyrio decertat, ex tota anima sua, quam pro deo ponit, hominem martyrem excudit. Haec tu remedia, consilia, iudicia, spectacula etiam dei atrocitatem uocabis? Sanguinem hominis deus concupiscit? et tamen ausim dicere, si et homo regnum dei, si et homo certam salutem, si et homo secundam regenerationem. Nulla conpensatio inuidiosa est in qua aut gratiae aut iniuriae communis est ratio.

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Le scorpiâque, antidote contre la morsure des scorpions

VI.

Il y a mieux. S'il était vrai que Dieu nous eût proposé le martyre à titre d'épreuve, afin que l'homme pût lutter par cette arme contre l'antique ennemi, et triompher de celui auquel il céda jadis une si facile victoire, la libéralité de Dieu n'éclaterait-elle pas en cette conjoncture bien plus que sa rigueur? Arracher l'homme par la foi à l'avidité de Satan, était trop peu pour lui. Il a voulu qu'il pût fouler généreusement aux pieds l'orgueil de Satan, afin que la victime ne fût pas seulement soustraite à l'ennemi, mais qu'elle terrassât le vainqueur. Celui qui nous avait conviés au salut s'est fait un plaisir de nous convier à la gloire: aux joies de la liberté il a joint l'allégresse de la couronne.

Avec quel empressement nos cités célèbrent ses combats et ces joutes solennelles que la superstition, soutenue par le goût du plaisir, inventa autrefois chez les Grecs; l'Afrique elle-même peut l'attester. Toutes les villes troublent encore de leurs applaudissements Carthage, gratifiée naguère des jeux pythiques, dans la vieillesse du stade. Ainsi, l'on a cru de tout temps que, pour enflammer l'émulation, accroître la force du corps, l'étendue de la voix, il convenait de donner aux athlètes la récompense pour but, des spectateurs pour juges, le plaisir pour aiguillon. A ce prix plus de fatigues, plus de blessures! On se laisse battre, supplanter, déchirer, mettre en lambeaux, inonder de sang: en est-il un seul qui songe à reprocher au juge du combat d'exposer des hommes à la violence? En dehors du stade, on demande réparation d'un outrage; ici les coups et les meurtrissures disparaissent sous l'éblouissant prestige des couronnes et des applaudissements, des présents et des distinctions publiques, des images et des statues, de l'espérance de se survivre à soi-même dans le souvenir des hommes, et de la chimérique immortalité que l'on promet à son nom. Avez-vous jamais entendu l'athlète se plaindre de ses blessures? non, sans doute, car il les a voulues. La couronne cache ses plaies; la palme déguise son sang; il est plus enflé de sa victoire que des outrages subis par son corps. Dites-moi: regarderez-vous encore comme insulté ce combattant si joyeux? Mais que dis-je? Le vaincu lui-même reproche-t-il son infortune au président des jeux? Et il serait malséant à Dieu de proposer ses combats et ses jeux? de nous ouvrir cette arène où il nous donne « en spectacle aux hommes, aux anges, » et à toutes les puissances? d'éprouver quelle est la force de l'ame et de la chair? de distribuer à celui-ci la palme, à celui-là des honneurs; à celui-ci le droit de cité, à celui-là des récompenses? d'en réprouver quelques autres, et de rejeter avec ignominie ceux qu'il a châtiés? En vérité, n'allez-vous pas imposer à Dieu et le temps, et la manière et les lieux où il doit juger sa famille, comme si la sagesse et la prévision n'entraient pas aussi dans les attributions d'un juge?

Mais que dire maintenant, si ce n'est pas à titre de combat que Dieu nous a proposé le martyre, mais pour l'avancement de notre foi? Ne fallait-il pas qu'elle eût sous les yeux comme une espérance supérieure où elle pût rassembler ses efforts, suspendre ses vœux, et gravir avec constance, puisque les offices de la terre aspirent eux-mêmes à monter de degré en degré? Ou bien, comment y aurait-il dans « la demeure du père de famille des tabernacles différents, » si on n'admet pas la diversité de mérite? Comment une « étoile différera-t-elle en éclat d'une autre étoile, » si ce n'est par la différence des rayons? Or, si la Foi, elle aussi, devait marcher de sublimité en sublimité, de splendeur en splendeur, il fallait que ses conquêtes fussent le prix laborieux de la fatigue, de la souffrance, de la torture et de la mort elle-même. Examinez d'ailleurs quels sont les dédommagements. En sacrifiant ce qu'il a de plus cher au monde, son corps et son ame, celui-ci ouvrage, celle-là souffle du Créateur, l'homme ne se dépouille que pour placer à un plus gros intérêt, ne dépense que pour retrouver davantage: même prix, même récompense. Dieu avait vu d'avance que parmi les épreuves de la fragilité humaine les assauts du tentateur, les pièges du monde et les séductions de toute nature, la Foi, en sortant du bain régénérateur, courrait encore de grands périls. Que d'infortunés périraient après avoir recouvré le salut! Que de convives profaneraient la robe du banquet nuptial! Que de négligents oublieraient de renouveler l'huile de leur lampe! Enfin que de brebis à poursuivre à travers les vallées, à travers les montagnes, et à rapporter sur ses épaules! Il place auprès de nous, comme seconde espérance et ressource dernière, les luttes du martyre, bain sanglant auquel la sécurité est acquise désormais, et dont le psalmiste chantait ainsi la suprême félicité: « Heureux celui à qui son iniquité a été pardonnée et dont le péché a été couvert! Heureux l'homme auquel Dieu n'a point imputé son crime! » En effet, que reste-t-il à imputer aux martyrs qui ont déposé leur vie elle-même dans ce bain réparateur? Ainsi, « couvrant la multitude des péchés, parce qu'elle aime Dieu de toutes ses forces, » (elle les emploie dans les luttes du martyre) « de toute son ame, » (elle la livre volontairement pour Dieu ) la charité constitue le martyr. Remèdes, conseils, jugements, spectacles, tous cela vous paraît-il encore une cruauté de mon Créateur? Dieu a-t-il soif du sang de l'homme? Oui, répondrai-je avec confiance, si l'homme a soif du règne de Dieu, si l'homme a soif d'un salut qui ne coure plus aucune chance, si l'homme a soif d'une seconde régénération. On ne peut envier à qui que ce soit une indemnité où la mesure de la récompense et du châtiment est la même pour tous?

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