Edition
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De Idololatria
XX.
[1] Sed enim cum conuersatio diuinae disciplinae non factis tantum, uerum etiam uerbis periclitetur (nam sicut scriptum est, ecce homo et facta eius, ita, ex ore tuo iustificaberis), meminisse debemus etiam in uerbis quoque idololatriae incursum praecauendum aut de consuetudinis uitio aut timiditatis. [2] Deos nationum nominari lex prohibet non utique : nomina eorum pronuntiemus, quae nobis ut dicamus conuersatio extorquet. Nam id plerumque dicendum est : in templo Aesculapii illum habes, et, in uico Isidis habito, et sacerdos Iouis factus est, et multa alia in hunc modum, quando et hominibus hoc genus nomina inducuntur. Neque enim Saturnum honoro, si ita uocauero eum suo nomine ; tam non honoro, quam Marcum, si uocauero Marcum. [3] Sed ait: nomen aliorum deorum ne commemoremini neque audiatur de tuo ore. Hoc praecepit, ne deos uocemus illos. Nam et in prima parte legis, non sumes, inquit, nomen domini dei tui in uano id est idolo. Cecidit igitur in idololatriam qui idolum nomine dei honorauerit. [4] Quodsi deos dicendum erit, adiciendum est aliquid quo appareat, quia non ego illos deos dico. Nam et scriptura deos nominat, sed adicit suos uel nationum ; sicut Dauid, cum deos nominasset, ubi ait, dei autem nationum daemonia. Sed hoc mihi ad sequentia magis praestructum est. [5] Ceterum consuetudinis uitium est Mehercule dicere, Medius Fidius, accedente ignorantia quorundam, qui ignorant iusiurandum esse per Herculem. Porro quid erit deieratio per eos quos eierasti quam praeuaricatio fidei cum idololatria ? Quis enim, per quos deierat, non honorat ?
Übersetzung
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De l'idolatrie
XX.
Notre persévérance dans la loi de Dieu pouvant courir des dangers, non-seulement en actions, mais en paroles, puisqu'il est écrit: « Voilà l'homme et ses œuvres; » et ailleurs: «. Tu seras justifié par ta propre bouche; » nous devons veiller à ce que l'idolâtrie ne fasse pas incursion dans nos discours, soit par habitude, soit par pusillanimité. La loi nous défend de nommer les dieux Gentils. Cette interdiction ne signifie pas qu'il ne faut jamais prononcer leurs noms, que les nécessités de la conversation nous arrachent à tout moment. N'est-on pas forcé souvent de dire: Vous le trouverez dans le temple d'Esculape. ---- Je demeure au carrefour d'Isis. ---- Un tel a été institué prêtre de Jupiter; et mille choses semblables qui sont dans la bouche de tout le monde? Mais je n'honore pas Saturne, en l'appelant ainsi de son nom, pas plus que je n'honore Marcus en l'appelant Marcus. Mais il est dit: «Tu ne prononceras pas le nom des dieux étrangers, et il ne sortira pas de ta bouche. » Il nous a défendu parti de les appeler des dieux. En effet, il avait dit dans la première partie de la loi: « Tu ne prendras point en vain le » nom du Seigneur ton Dieu. » Eu vain, c'est-à-dire en une vainc idole. Conséquemment, c'est tomber dans l'idolâtrie que d'honorer une idole du nom de Dieu. Que, s'il me faut nommer les dieux, je dois ajouter aussitôt quelque expression qui démente leur divinité. Il est bien vrai que l'Ecriture elle-même les appelle dieux; mais elle dit leurs dieux, ou les dieux des nations. Ainsi David, après avoir nommé les dieux, déclare aussitôt que « les dieux des nations sont des démons.
Mais, en établissant ce principe, j'ai posé des fondements surtout pour ce qui va suivre. On a la mauvaise habitude de dire me Hercle! me dius fidius! parce que la plupart ignorent que c'est jurer par Hercule. Or, jurer avec imprécation par ceux que tu as abjurés, qu'est-ce autre chose que prévariquer contre la foi avec idolâtrie? Peut-on jurer par les dieux sans les honorer?