2.
Dans ce livre je dis: « Avant la venue du Seigneur, le peuple qui avait reçu l’Ancien Testament était assurément environné de certaines ombres et de certaines figures de la réalité, selon l’admirable et très-sage distribution des temps; cependant il y a dans l’Ancien Testament une telle préparation et une telle prédication du Nouveau que, malgré la hauteur et la divinité des préceptes et des promesses, rien ne se trouve dans la doctrine des Evangélistes et des Apôtres qui manque à ces livres 1. » Il fallait ajouter « à peu près, » et il fallait dire : «Malgré la hauteur et la divinité des préceptes et des promesses, rien à peu près ne se trouve dans la doctrine des Evangélistes et des Apôtres, qui manque aux livres de l’Ancien Testament. »
Le Seigneur, en effet, aurait-il dit dans le sermon sur la montagne: « Vous avez entendu « que cela a été dit à vos pères : moi voici ce que je vous dis 2, » s’il n’avait rien enseigné de plus que ce qui est ordonné dans l’Ancien Testament? Nous ne voyons pas que le royaume des cieux ait été promis au peuple parmi les promesses que contenait la loi donnée à Moïse sur le Sinaï 3, laquelle se nomme proprement l’Ancien Testament; et l’Apôtre nous apprend que cet Ancien Testament est figuré par la servante de Sara et par son fils, tandis que le Nouveau est figuré par Sara même et par son fils 4. Que si ensuite on examine les figures, on trouve prophétisé tout ce qui a été réalisé ou tout ce dont on attend la réalisation par le Christ. Cependant, à cause de certains préceptes non figurés, mais directs, qui ne sont pas dans l’Ancien Testament et qui sont dans le Nouveau, il est plus sûr et plus sage de dire: « A peu près, » que de dire: « Rien, » sans correctif; bien que réellement on trouve dans l’Ancienne Loi les deux préceptes de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain, auxquels se rapportent ensemble la Loi, les Prophètes, les Evangiles et les Apôtres.