1.
J’étais prêtre à Hippone lorsque j’ai composé le livre de l’Utilité de la Foi que j’ai adressé à un de mes amis, séduit par les Manichéens. Je savais qu’il était encore engagé dans cette erreur, et qu’en se moquant il reprochait à la discipline catholique d’obliger les hommes à croire, sans leur enseigner la vérité par des raisons absolument certaines. J’ai dit dans ce livre 1: « Dans les préceptes et les ordonnances de la Loi qu’il n’est pas aujourd’hui permis à un chrétien d’observer, tels que le sabbat, la «circoncision, les sacrifices, et autres semblables, il y a de tels mystères, que toute âme pieuse comprendra que rien n’est plus « périlleux que de les prendre au mot et à la lettre; rien de plus salutaire que de les en-« tendre dans l’esprit. Aussi est-il écrit : La lettre tue et l’esprit vivifie 2. » Dans le livre intitulé De l’Esprit et de la Lettre, j’ai expliqué autrement ces paroles de l’apôtre saint Paul, et, si je m’en crois, ou plutôt si j’en crois à l’évidence même des choses, avec beaucoup plus de convenance et de vérité. Cependant ce sens n’est pas à rejeter.