6.
A la fin du livre on lit : «Mais comme notre discours s’est prolongé beaucoup plus que je ne pensais, arrêtons-le ici; je souhaite que vous vous souveniez que je n’ai pas encore commencé de réfuter les Manichéens, que je n’ai pas abordé leurs niaiseries et que je ne vous ai rien découvert des grandeurs de l’Eglise catholique. J’ai voulu seulement détruire en vous, si je le pouvais, la fausse opinion qui nous avait été suggérée avec malice et maladresse, à propos des vrais chrétiens, et vous engager à vomis livrer aux grandes et divines études. Que ce volume reste donc ce qu’il est; ayant calmé votre esprit, je serai peut-être mieux disposé et plus habile sur le reste 1.» Je n’ai pas entendu dire par là que je n’eusse encore rien écrit contre les Manichéens, ou que je n’eusse en rien traité de la doctrine catholique, puisque tant de volumes antérieurs prouvent que je n’ai gardé le silence ni sur l’un ni sur l’autre de ces sujets; mais c’est que dans ce livre, adressé à Honorat, je n’avais pas encore commencé à réfuter le manichéisme, ni abordé ses niaiseries, ni rien dévoilé des grandeurs de la Religion catholique; j’espérais en effet, après ce commencement, pouvoir lui écrire ce que je n’avais pas écrit ici.
Ce livre commence ainsi: « S’il semblait que ce fût pour moi, Honorat, une seule et même chose. »
-
C. XVII, n. 36. ↩