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Works Augustine of Hippo (354-430) Confessiones

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Confessiones (CSEL)

Caput 2

Perrexi ergo ad Simplicianum, patrem in accipienda gratia tunc episcopi Ambrosii, et quem vere ut patrem diligebat. narravi ei circuitus erroris mei. ubi autem commemoravi legisse me quosdam libros Platonicorum, quos Victorinus, quondam rhetor urbis Romae, quem Christianum defunctum esse audieram, in Latinam linguam transtulisset, gratulatus est mihi, quod non in aliorum philosophorum scripta incidissem, plena fallaciarum et deceptionum, secundum elementa huius mundi, in istis autem omnibus modis insinuari deum et eius verbum. deinde, ut me exhortaretur ad humilitatem Christi, sapientibus absconditam et revelatam parvulis, Victorinum ipsum recordatus est, quem, Romae cum esset, familiarissime noverat, deque illo mihi narravit quod non silebo. habet enim magnam laudem gratiae tuae confitendam tibi, quemadmodum ille doctissimus senex, et omnium liberalium doctrinarum peritissimus, quique philosophorum tam multa legerat et diiudicaverat, doctor tot nobilium senatorum, qui etiam ob insigne praeclari magisterii, quod cives huius mundi eximium putant, statuam Romano foro meruerat et acceperat, usque ad illam aetatem venerator idolorum, sacrorumque sacrilegorum particeps, quibus tunc tota fere Romana nobilitas inflata, spirabat prodigia iam et omnigenum deum monstra et Anubem latratorem, quae aliquando contra Neptunum et Venerem contraque Minervam tela tenuerant, et a se victis iam Roma supplicabat, quae iste senex Victorinus tot annos ore terricrepo defensitaverat, non erubuerit esse puer Christi tui, et infans fontis tui, subiecto collo ad humilitatis iugum, et edomita fronte ad crucis opprobrium. O domine, domine, qui inclinasti caelos et descendisti, tetigisti montes et fumigaverunt, quibus modis te insinuasti illi pectori? legebat, sicut ait Simplicianus, sanctam scripturam, omnesque Christianas litteras investigabat studiosissime et perscrutabatur, et dicebat Simpliciano non palam, sed secretius et familiarius: Noveris iam me esse Christianum. et respondebat ille: Non credam nec deputabo te inter Christianos, nisi in ecclesia Christi videro. ille autem inridebat dicens: Ergo parietes faciunt Christianos? et hoc saepe dicebat, iam se esse Christianum, et Simplicianus illud saepe respondebat, et saepe ab illo parietum inrisio repetebatur. amicos enim suos reverebatur offendere, superbos daemonicolas, quorum ex culmine Babylonicae dignitatis quasi ex cedris Libani, quas nondum contriverat dominus, graviter ruituras in se inimicitias arbitrabatur. sed posteaquam legendo et hausit firmatatem, timuitque negari a Christo coram angelis sanctis, si eum timeret coram hominibus confiteri, reusque sibi magni criminis adparuit, erubescendo de sacris sacrilegis superborum daemoniorum, quae imitator superbus acceperat, depuduit, vanitati et erubuit veritati, subitoque et inopinatus ait Simpliciano, ut ipse narrabat: Eamus in ecclesiam: Christianus volo fieri. at ille non se capiens laetitia, perrexit cum eo. ubi autem imbutus est primis instructionis sacramentis, non multo post nomen dedit, ut per baptismum regeneraretur, mirante Roma, gaudente ecclesia. superbi videbant et irascebantur, dentibus suis stridebant et tabescebant: servo autem tuo dominus deus erat spes eius, et non respiciebat in vanitates et insanias mendaces. Denique ut ventum est ad horam profitendae fidei, quae verbis certis conceptes retentisque memoriter, de loco eminentiore, in conspectu populi fidelis, Romae reddi solet ab eis, qui accessuri sunt ad gratiam tuam, oblatum esse dicebat Victorino a presbyteris, ut secretius redderet, sicut nonnullis, qui verecundia trepidaturi videbantur, offerri mos erat; illum autem maluisse salutem suam in conspectu sanctae multitudinis profiteri. non enim erat salus, quam docebat, in rhetorica, et tamen eam publice professus erat. quanto minus ergo vereri debuit mansuetum gregem tuum, pronuntians verbum tuum, qui non verebatur in verbis suis turbas insanorum? itaque ubi ascendit, ut redderet, omnis sibimet invicem, quisque ut eum noverat, instrepuerunt nomen strepitu gratulationis. quis autem ibi non eum noverat? et sonuit presso sonitu per ora cunctorum conlaetantium: Victorinus, Victorinus. cito sonuerunt exultatione, quia videbant eum, et cito siluerunt intentione, ut audirent eum. pronuntiavit ille fidem veracem praeclara fiducia, et volebant eum omnes rapere intro in cor suum. et rapiebant amando et gaudendo: hae rapientium manus erant.

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Les confessions de Saint Augustin

CHAPITRE II. SIMPLICIANUS LUI RACONTE LA CONVERSION DE VICTORINUS-LE-RHÉTEUR.

3. J’allai donc vers Simplicianus, père selon la grâce de l’évêque Ambroise, qui l’aimait véritablement comme un père. Je le fis entrer dans le dédale de mes erreurs. Et lorsque je lui racontai que j’avais lu quelques ouvrages platoniciens, traduits en latin par Victorinus, rhéteur à Rome, qui, m’avait-on dit, était mort chrétien, il me félicita de n’être point tombé sur ces autres philosophes pleins de mensonges et de déceptions, professeurs de science charnelle (Coloss. II, 8), tandis que la doctrine platonicienne nous suggère de toutes les manières Dieu et son Verbe. Puis, pour m’exhorter à l’humilité du Christ , cachée aux sages et révélée aux petits (Matth. XI, 25), il réunit tous ses souvenirs sur ce même Victorinus, qu’il avait intimement connu pendant son séjour à Rome. Ce qu’il ma dit de lui, je ne le tairai pas. Adorable chef-d’oeuvre de puissance et de grâce ! Ce vieillard, si docte en toute science libérale, qui avait lu, discuté, éclairci tant de livres écrits par les philosophes; maître de tant de sénateurs illustres, à qui la gloire de son enseignement avait mérité l’honneur le plus rare aux yeux de la cité du monde une statue sur le Forum; jusqu’au déclin de son âge, adorateur des idoles, initié aux mystères sacrilèges, si chers alors à presque toute cette noblesse, à ce peuple de Rome, honteusement épris de tant de monstres divinisés, et d’Isis, et de l’aboyeur Anubis, qui, un jour, avaient levé les armes contre Neptune, Vénus et Minerve ( Enéid. Liv. VIII, 678-700); vaincus à qui Rome victorieuse sacrifiait, abominables dieux que ce Victorinus avait défendus tant d’années de sa bouche prostituée à la terre; merveille ineffable ! ce vieillard n’a point eu honte de se faire l’esclave de votre Christ, d’être lavé comme celui qui vient de naître, à la source pure; il a plié sa tête au joug de l’humilité, et l’orgueil de son front à l’opprobre de la croix !

4. Seigneur, Seigneur, ô vous qui avez abaissé les cieux et en êtes descendu, qui avez touché les montagnes et les avez embrasées ( Ps. CXLIII, 5), par quels charmes vous êtes-vous insinué dans cette âme? Il lisait, me dit Simplicianus, la sainte Ecriture, il faisait une étude assidue et profonde de tous les livres chrétiens, et disait à Simplicianus, loin du monde, en secret et dans l’intimité « Sais-tu que me voilà chrétien? Je ne le croirai pas, répondait son ami, je ne te compterai pas au nombre des chrétiens, que je ne t’aie vu dans l’église du Christ. » Et lui reprenait avec ironie : « Sont-ce donc les murailles qui font le chrétien? » Il répétait souvent qu’il était décidément chrétien; même réponse de Simplicianus, même ironie des murailles. Il appréhendait de blesser ses amis, superbes démonolâtres, et il s’attendait que de ces sommets de Babylone, de ces cèdres du Liban que Dieu n’avait pas encore brisés ( Ps. XXVIII, 5), il roulerait sur lui d’accablantes inimitiés.

Mais en plongeant plus profondément dans ces lectures, il y puisa de la fermeté, il craignit « d’être désavoué du Christ devant ses saints anges, s’il craignait de le confesser devant les hommes (Matth. X, 33); » et reconnaissant qu’il serait coupable d’un grand crime s’il rougissait des sacrés mystères de l’humilité de votre Verbe, lui qui n’avait pas rougi des sacrilèges mystères de ces démons superbes dont il s’était rendu le superbe imitateur, il dépouilla toute honte de vanité, et revêtit la pudeur de la vérité, et tout à coup, il surprit Simplicianus par ces mots: « Allons à l’église; je veux être chrétien! » Et lui, ne se sentant pas de joie, l’y conduisit à l’instant. Aussitôt qu’il eut reçu les premières instructions sur les mystères, il donna son nom pour être régénéré dans le baptême, à l’étonnement de Rome, à la joie de l’Eglise. Les superbes, à cette vue, frémissaient, ils grinçaient des dents, ils séchaient de rage ( Ps. XCI, 10) mais votre serviteur, ô Dieu, avait son espérance au Seigneur, et il ne voyait plus les vanités et les folies du mensonge (Ps. XXXIX,5).

5. Puis, quand l’heure fut venue de faire la profession de foi, qui consiste en certaines paroles retenues de mémoire, et que récitent ordinairement d’un lieu plus élevé, en présence des (430) fidèles de Rome, ceux qui demandent l’accès de votre grâce; les prêtres, ajouta Simplicianus, offrirent à Victorinus de réciter en particulier, comme c’était l’usage de le proposer aux personnes qu’une solennité publique pouvait intimider; mais lui aima mieux professer son salut en présence de la multitude sainte. Car ce n’était pas le salut qu’il enseignait dans ses leçons d’éloquence, et pourtant il avait professé publiquement. Et combien peu devait-il craindre de prononcer votre parole devant l’humble troupeau, lui qui ne craignait pas tant d’insensés auditeurs de la sienne?

Il monta; son nom, répandu tout bas par ceux qui le connaissaient, éleva dans l’assemblée un murmure de joie. Et de qui, dans cette enceinte, n’était-il pas connu? Et la voix contenue de l’allégresse générale frémissait : Victorinus! Victorinus! Un transport soudain, à sa vue, avait rompu le silence, le désir de l’entendre le rétablit aussitôt. Il prononça le symbole de vérité avec une admirable foi, et tous eussent voulu l’enlever dans leur coeur; et tous l’y portaient dans les bras de leur joie et de leur amour.

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The Confessions of St. Augustin In Thirteen Books Compare
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Einleitung in die Confessiones
Prolegomena
The Opinion of St. Augustin Concerning His Confessions, as Embodied in His Retractations, II. 6
Translator's Preface - Confessions

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